Un ex-lobbyiste de pétrolières deviendra bientôt vice-président d’hydro-québec
Graham Fox a notamment travaillé auprès de l’ex premier ministre Jean Charest et du PM ontarien Doug Ford
C’est un lobbyiste pour le compte de la pétrolière Enbridge et de la minière Glencore, entre autres, qui a été choisi par Michael Sabia pour devenir le nouveau vice-président affaires publiques, relations externes et communications d’hydro-québec.
Jusqu’à récemment aux commandes de Navigator, un des puissants cabinets de lobby-conseil à Ottawa, Graham Fox dispose d’une longue feuille de route dans les coulisses du pouvoir. Il a travaillé en outre auprès de Jean Charest et de l’ex-premier ministre Joe Clark et a même été candidat des progressistes-conservateurs de Doug Ford lors d’élections ontariennes.
Il succédera à Julie Boucher qui, après 16 ans chez Hydro-québec, a surpris en remettant sa démission récemment. Trois jours plus tard (le 22 février), la nomination de Graham Fox était confirmée par communiqué. Son entrée en poste est prévue pour lundi. Il dirigera une équipe d’un peu moins de 300 employés, nous confirme Hydro-québec.
SERVICES D’INFLUENCES
Jusque-là, Graham Fox se spécialisait dans la vente aux entreprises de services de liaisons et d’influences auprès des hautes sphères de la fonction publique fédérale. Le Registre des lobbyistes du Commissariat au lobbying du Canada fait était d’une carrière prolifique et d’un portefeuille riche en clients majeurs, issus notamment des industries pétrolière, gazière, minière, aéronautique et même militaire.
Les dernières communications connues à titre de lobbyiste de Navigator ont été accomplies en janvier et février dernier pour le compte de Northern Graphite Corporation, une société de Toronto exploitant des mines de graphite à Lac-des-iles, près de Mont-laurier et en Namibie, en Afrique Australe.
Son mandat consistait à chercher un soutien gouvernemental au développement d’une mine de « matériaux critiques » et à la construction d’une usine à Baie-comeau pour traiter et produire un matériau entrant dans la composition d’anodes, destinées, aux batteries pour véhicules électriques.
DE L’AIDE À GLENCORE ET ENBRIDGE
Dans le même domaine, M. Fox a oeuvré pour que l’australienne Wyloo Metals, propriété du milliardaire Andrew Forrest, parvienne à acheter en 2022 les droits miniers de Noront Resources sur un vaste territoire du Nord de l’ontario (Ring of fire), riche en dépôts de nickel, platine, palladium et cuivre, évalués à 90 milliards de dollars.
Plus tôt, apprend-on, il a aussi servi d’intermédiaire pour la multinationale suisse Glencore, connue ces jours-ci pour l’exploitation de sa mine Raglan, dans la péninsule d’ungava, et pour sa Fonderie Horne, à Rouyn-noranda.
Le mandat de M. Fox dans ce dossier : « organiser des réunions pour faire connaître les investissements actuels dans le secteur minier canadien et rechercher du soutien pour de nouveaux investissements potentiels », lit-on dans le registre du Commissariat au lobbying. À sa lecture, on constate aussi que le prochain vice-président d’hydro-québec a aussi servi les intérêts de la pétrolière albertaine Enbridge.
L’un de ses mandats consistait à avoir des discussions en haut lieu avec des représentants du ministère fédéral des Finances, entre autres au sujet de « l’exploitation sûre et fiable des pipelines de liquides, des gazoducs, ainsi que des services publics et des actifs électriques d’enbridge ».
Enfin, la société brésilienne Embraer, concurrent direct de Bombardier, fut aussi son client il y a une douzaine d’années. Son travail consistait alors, pour un temps, à manoeuvrer pour s’assurer que le financement offert à l’industrie canadienne de l’aéronautique par Ottawa respecte les règles de commerces internationaux de l’organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).