« Felipe Alou est mon deuxième père »
Le soleil brille à travers les nuages alors que je marche avec précaution vers un terrain de baseball vacant à Dunedin, en Floride. Les joueurs ne sont pas encore arrivés, alors que j’observe les préposés au terrain terminer les derniers préparatifs avant que les joueurs des Blue Jays entrent sur le terrain pour commencer leur entraînement quotidien. Je ne peux m’empêcher de penser aux merveilleuses années que j’ai passées aux camps des Expos.
Cela faisait un long moment que je n’étais pas retourné travailler à un camp d’entraînement.
Permettez-moi de vous faire part de ma solitude à l’égard des Expos qui était à son comble lorsque je m’approchais du terrain. Mes meilleurs souvenirs du « Grand Orange », Rusty Staub, le sourire réconfortant de Gary Carter, la puissance d’andré Dawson, l’élégance de Tim Wallach qui attrapait des balles au troisième but, la vitesse de Tim Raines qui courait autour des buts et Bill Lee qui trouvait toujours le moyen de me rappeler l’historique du baseball.
Soudain, j’ai été réveillé par la présence d’un Montréalais musclé, qui portait un chandail sans manches, qui se tenait devant moi. C’était Vladimir Guerrero fils qui me souriait alors que je m’approchais de lui. La conversation qui a suivi avec lui s’est déroulée entièrement en anglais.
Nous sommes au camp d’entraînement, je ne veux pas lui parler de son coup de bâton, de son énorme perte de poids ou de l’équipe en général. Non, je voulais simplement parler au jeune Montréalais que je croisais régulièrement à la machine à crème glacée. Il est tout souriant quand je lui ai demandé quel était l’événement le plus mémorable qu’il avait partagé avec son père, Vladimir, lorsqu’il jouait pour les Expos. Sans hésiter, il m’a rappelé la photo légendaire avec son père au champ extérieur du Stade olympique, alors que son père agitait sa casquette en direction des partisans.
RÔLE DE MENTOR
Avant sa séance d’entraînement au bâton, il était assis seul dans l’abri en train d’enrouler du ruban adhésif autour du manche de son bâton. Je lui ai raconté la fois que j’étais avec son père sous les gradins du Stade olympique et que Felipe Alou lui avait dit d’un ton ferme que s’il voulait être élu au Panthéon du baseball, il devait jouer avec énergie tous les jours.
« Felipe a pris soin de mon père sur le terrain et en dehors du terrain. Il a fait de mon père un meilleur joueur. Mon père m’a expliqué le rôle que Felipe a joué dans sa carrière. Aujourd’hui, j’essaie de suivre les conseils de Felipe. C’est pour cette raison que Felipe
Alou est comme un deuxième père pour moi ».
FORMIDABLE GRAND-MÈRE
Depuis plus de deux décennies, sa grand-mère a cuisiné pour ses fils, Vladimir père et Wilton, qui ont joué pour les Expos et d’autres équipes, et pour son petit-fils Vladimir fils, sans oublier leurs coéquipiers, les joueurs adverses et pas nécessairement des joueurs latins. Cette année sera différente pour Vlad fils, car sa grand-mère a décidé de prendre sa retraite en tant que cuisinière. La grand-mère a joué un rôle remarquable dans la carrière de ses deux fils et de son petit-fils.
Avant de s’éloigner vers la cage des frappeurs, avec un grand sourire aux lèvres il m’a dit : « Je n’oublierai jamais l’ovation que les fans des Expos m’ont donnée lorsque j’ai frappé le coup de circuit gagnant contre St.louis lors d’un match d’exhibition à Montréal ».
Malheureusement, il ne portait pas l’uniforme des Expos !