Le Journal de Quebec

Attendons avant de canoniser Primeau

- Marc.defoy@quebecorme­dia.com

Les inconditio­nnels du Canadien s’accrochent à l’espoir de jours meilleurs. Comme pour se sortir de la griserie en ces temps difficiles chez le Tricolore, ils s’emballent dès qu’un joueur portant le chandail bleu, blanc, rouge se met en évidence. La belle performanc­e de Cayden Primeau, mardi soir face aux Blue Jackets de Columbus en est une belle preuve. Remarquez que le jeune gardien le méritait d’emblée.

Les spectateur­s ont commencé à scander son nom pendant le match. L’allégresse était à son comble lorsqu’il a été présenté à titre de première étoile de la rencontre.

L’ovation de la foule a touché le gardien droit au coeur. Il était ému pendant que Marc Denis l’interviewa­it. Il a remercié les amateurs en les applaudiss­ant avec son bouclier et sa mitaine qu’il portait encore. Il était au paradis.

Un beau moment que les partisans du Tricolore souhaitent vivre plus souvent. Pas juste avec les gardiens, mais aussi avec les joueurs qui représente­nt l’avenir de l’organisati­on.

BON JOUEUR DANS L’ATTENTE

Primeau a été bon joueur alors qu’il formait un ménage à trois avec Samuel Montembaul­t et Jake Allen. La moutarde a dû lui monter au nez à certains moments. Mais il a gardé ça pour lui. Il n’a pas fait de scène devant les journalist­es.

C’est tout à son honneur.

Kent Hughes et Jeff Gorton méritent aussi de bonnes notes pour l’avoir gardé avec l’équipe. Même si Primeau ne montrait pas un résumé de carrière à tout casser, ils lui ont réitéré leur confiance. Ils savaient que Primeau aurait trouvé vite preneurs au ballottage.

Mais attendons avant de canoniser Primeau.

C’est une chose que l’on a tendance à faire trop rapidement dans le sport. Comme on est vite aussi à démolir un joueur.

Au risque de passer pour un rabat-joie, Primeau a encore beaucoup à prouver. Et ce n’est pas d’ici à la fin de la saison que l’on pourra porter un jugement définitif sur son statut.

En disant après sa prestation contre les Blue Jackets que ce n’est qu’un début, Primeau a fait montre de confiance, voire d’une belle arrogance. C’est parfait, mais pour être le fils d’un ancien joueur qui a fait sa marque dans la LNH, il sait qu’une carrière est faite de hauts et de bas.

ROY EST PASSÉ PAR LÀ

On oublie que Patrick Roy est passé par là après avoir mené le Canadien à la Coupe Stanley à sa saison recrue. Encore ici, pour ceux qui sautent vite aux conclusion­s, il n’est pas question de comparer Primeau à un membre du panthéon du hockey.

Je dis seulement que tout joueur commence quelque part, et qu’à moins de s’appeler Gretzky, Lemieux, Ovechkin ou Crosby, rien n’est coulé dans le béton.

Vous observerez aussi qu’aucun gardien n’est consacré vedette avant sa carrière.

Allen parti, Primeau a le champ libre. Il sait qu’il n’aura plus à se demander quand il jouera. Le calendrier sera bien réparti entre lui et Montembaul­t. C’est en mettant des matchs en banque, laquelle ne s’élève qu’à 36 actuelleme­nt, que l’on saura de quel bois Primeau est fait.

On devrait en avoir une bonne idée au milieu de la prochaine saison.

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