Les théories de la défense

■ Dès le décès de Nicole Rainville, Jacques Delisle affirme que son épouse, physiquement diminuée et dépressive, s’est enlevé la vie alors qu’il était parti faire des courses.

■ Pour passer à l’acte, la femme de 71 ans aurait empoigné une arme chargée appartenant à son mari, qu’il aurait laissée sur une petite table à l’entrée du condo. Delisle l’aurait laissée là, puisqu’elle était illégale et qu’il souhaitait la remettre aux policiers, avait-il mentionné.

■ Paralysée du côté droit, Nicole Rainville aurait fait feu de manière non conventionnelle, avec sa main gauche, alors qu’elle était étendue sur le sofa.

■ Le pistolet aurait été tenu à l’envers, la crosse vers le haut, le canon perpendiculaire à la tempe gauche. Le tir aurait été fait à angle droit. Tout cela expliquerait la présence d’une tache de fumée noire à l’intérieur de la paume de la défunte. Le projectile aurait dévié dans le crâne pour terminer sa course à l’arrière de la tête, vers la droite.

■ À son retour, Jacques Delisle a retrouvé sa femme sans vie. Il aurait alors déplacé la douille, qui se trouvait sur sa poitrine, pour la déposer sur une petite table adjacente au sofa où elle se trouvait.

■ À partir de 2015, toutefois, Jacques Delisle change sa version des faits. Il révèle avoir fourni l’arme chargée à son épouse, à la suite de ses supplications pour mourir. M. Delisle aurait tenté de convaincre sa femme de ne pas passer à l’acte. Nicole Rainville aurait toutefois profité de l’absence de son mari pour commettre l’irréparable.

■ La manière de faire feu demeure la même, à l’exception du fait que de nouvelles expertises laissent maintenant croire que le projectile aurait ricoché dans le crâne de la dame, pour terminer sa course à l’arrière de la tête, vers la droite.

Le ministère public a toujours soutenu que Jacques Delisle avait mis fin aux jours de sa femme, alors que la défense estime que Nicole Rainville s’est enlevé la vie. Pour soutenir les thèses de l’un et de l’autre, une panoplie d’experts se sont penchés sur le dossier au fil des ans. Résumé de la preuve scientifique dans le dossier Delisle.

KATHRYNE LAMONTAGNE, Bureau d’enquête