Les Drouin ne rachèteront pas l’épicerie Provisions
Les anciens propriétaires de l’entreprise familiale ne veulent pas la reprendre
Les anciens propriétaires de l’épicerie Provisions Inc., désormais à vendre et abandonnée, ne se porteront pas acquéreurs de l’établissement après avoir administré cette entreprise familiale pendant plus de 70 ans.
« J’y ai travaillé pendant 45 ans de ma vie, dont 39 à temps plein. Je partais tôt le matin et je rentrais tard […], je ne suis plus intéressé », a indiqué l’un des anciens propriétaires, Vincent Drouin, en entrevue au Journal.
Désolé et attristé de constater la fin précipitée du commerce que sa famille a bâti, M. Drouin se dit toutefois ouvert à aider d’éventuels investisseurs qui souhaiteraient mettre la main sur la bâtisse.
« Je suis prêt à donner des conseils, les aider et même fournir une liste de fournisseurs », ajoute-t-il.
Fermée sans préavis le 19 janvier dernier par la propriétaire Stéphanie Guessas Bouillon et son mari, Christophe Bouillon, qui agissait à titre de gérant, l’épicerie de la rue Cartier, à Québec, est toujours déserte.
Le couple avait averti ses employés que l’épicerie devait fermer quelques jours, le temps que des frigos soient réparés.
Mais, les propriétaires n’ont ensuite jamais plus donné signe de vie. Fermant du même coup leurs téléphones et leurs profils sur les réseaux sociaux.
PARTIS « EN CATASTROPHE »
Selon ce que Le Journal a appris, le couple originaire de la région des Ardennes, en France, est désormais retourné en sol français. Il a récemment retenu les services d’un avocat, Me Ahmed Harir, qui a confirmé l’information.
Selon Me Harir, le couple a décidé de fermer boutique « en catastrophe », en raison notamment de problèmes financiers et de santé pour Mme Guessas Bouillon.
La propriétaire aurait ainsi été hospitalisée à Québec, avant de poursuivre « ses traitements » en France, explique l’avocat.
Ce dernier maintient également que le couple a été « arnaqué » par les anciens propriétaires de l’épicerie, ce qui a causé sa perte.
« Les 6 derniers mois ont été un véritable cauchemar. Elle [la propriétaire] ne dormait plus, c’était vraiment catastrophique pour eux […] Ils n’avaient pas d’autre choix que de partir […] Ils ont tout perdu », affirme Me Harir.
L’avocat du couple assure que les employés et les fournisseurs lésés seront payés.
« Tout le monde sera payé. Ma cliente en met un point d’honneur », a-t-il fait savoir.
POURSUITE SANS RÉPONSE
La famille Drouin réfute ces allégations. Les anciens propriétaires, Vincent et Bruno Drouin, ont par ailleurs récemment déposé une poursuite de près d’un demi-million de dollars en Cour supérieure à l’endroit des Bouillon-guessas, correspondant au « solde du prix de vente » établi lors de la vente de l’épicerie en novembre 2022.
À ce jour, aucune réponse n’a été donnée par les défendeurs, si bien qu’un « jugement par défaut » a été demandé de la part de l’avocat de la famille Drouin, Me Nicolas Gagné.