Jugée non criminellement responsable de meurtre
Atteinte de troubles mentaux, elle était accusée d’avoir poignardé un homme
Accusée d’avoir poignardé à mort un homme en septembre 2023 à Québec, Liliane Hubert a été déclarée non criminellement responsable pour troubles mentaux hier.
La femme de 64 ans, détenue à l’institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ), a vu le juge entériner hier la suggestion des parties de la déclarer non responsable criminellement du meurtre d’alexandre Drolet.
Cette conclusion découle d’un rapport du psychiatre légiste Sébastien Proulx, sans équivoque sur l’état de l’accusée, qui en est à une dixième hospitalisation psychiatrique à l’institut où à l’hôpital Saint-sacrement.
« TUÉ LE DIABLE »
Sa victime, avec qui elle avait une relation de couple tumultueuse, avait été retrouvée « dans une mare de sang » le matin du 9 septembre dernier.
C’est Liliane Hubert elle-même qui avait contacté les policiers, mentionnant au répartiteur être « libérée du diable ».
« Elle avait poursuivi en disant “aimer le satanique”. Elle parle de l’église, des Beatles et de John Lennon. Ses propos sont décousus, incohérents et exubérants », a expliqué Me Andréanne Tremblay, procureure de la Couronne au dossier.
À leur arrivée dans l’appartement situé à l’angle de la 2e Rue et de la 4e Avenue, dans le quartier Limoilou, les policiers ont trouvé Alexandre Drolet inerte, blessé par une arme blanche.
Sur place, Liliane Hubert, toujours désorganisée, leur déclare qu’elle a « tué le diable ». « Elle avait beaucoup de sang sur elle, sur son visage et sur ses vêtements », a expliqué Me Tremblay.
REGRETS
L’accusée a tenu exprimer ses regrets aux proches d’alexandre Drolet présents à la cour hier. En visioconférence à partir de L’IUSMQ, Liliane Hubert a confié n’avoir jamais cru qu’il pouvait arriver quelque chose de semblable.
La femme et M. Drolet se connaissaient depuis une dizaine d’années et leur relation était « complexe, toxique et teintée d’ambiguïté ».
« Alexandre est toujours dans mon coeur. Alexandre n’est plus là, mais c’est comme si je n’étais plus là moi non plus », a-t-elle déclaré à la mère et à la soeur de la victime, affirmant ne pas être dangereuse.
C’est aussi la conclusion à laquelle en était venue la Commission d’examen des troubles mentaux en 2019, après que Mme Hubert eut été reconnue non criminellement responsable dans un dossier de menaces de mort. La commission la décrivait à ce moment-là comme n’étant pas un risque important pour la sécurité du public.
TROUBLE SCHIZO-AFFECTIF
Or, Liliane Hubert souffre de troubles mentaux depuis les années 1980, conclut le Dr Sébastien Proulx, ses problèmes s’étant empirés au fil des ans.
Le Dr Proulx estime qu’au moment du meurtre, elle était « décompensée d’un trouble mental majeur ». Elle était en proie à un trouble schizo-affectif de type bipolaire exacerbé, accompagné d’une présence importante de symptômes psychotiques.
« [Ces éléments] ont pu fausser sa capacité à juger des conséquences de ses actes », conclut le médecin.