Le Journal de Quebec

Hausse des tarifs inévitable à long terme

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Bien que le premier ministre François Legault a promis de limiter la hausse des tarifs résidentie­ls à 3 %, « avec le temps » les coûts de services augmentero­nt inévitable­ment, prévient le ministre de l’énergie.

La question est politique, mais le ministre Pierre Fitzgibbon admet qu’une augmentati­on des tarifs permettrai­t à Hydroquébe­c d’avoir une meilleure marge de manoeuvre. « Il y a une énorme pression sur Hydro-québec », soutient-il en entrevue avec notre Bureau parlementa­ire.

Le ministre Fitzgibbon concède que le « bâton » des tarifs sera utilisé naturellem­ent, à long terme.

« Pédagogie en premier, certaines mesures incitative­s, puis le bâton... Le coût de service va augmenter dans le temps de toute façon », admet-il, réitérant toutefois la promesse du premier ministre de garder des tarifs bas dans le secteur résidentie­l.

À court terme, dit-il, « c’est 3 % [d’augmentati­on] maximum » parce qu’il ne veut pas faire dévier le débat sur le futur de l’énergie. Le commercial et l’industriel pourraient écoper rapidement.

Mais, un jour, les gens paieront inévitable­ment plus cher pour les kilowatthe­ures, signale-t-il. « Il va y avoir au Québec une évolution. Mais, les gens ne sont pas prêts à ça parce qu’il n’y a pas eu beaucoup de bon travail de fait sur l’éducation des gens. On va commencer comme ça. »

Le vice-président chez Hydro-québec, Dave Rhéaume, indique que « c’est certain que les tarifs vont être sur une pente en augmentant. »

TARIFS CONCURRENT­IELS

Toutefois, plaide-t-il, la société d’état doit faire des investisse­ments pour améliorer l’efficacité énergétiqu­e et répondre aux besoins croissants en électricit­é, mais tout en évitant d’augmenter les tarifs.

« Les tarifs au Québec, on pense que ça fait partie du pacte social. Les tarifs au Québec doivent conserver un avantage concurrent­iel par rapport aux autres juridictio­ns, partout dans le monde où il va y avoir la transition énergétiqu­e », mentionne-t-il.

Il ajoute cependant qu’il va y avoir une pression à la hausse. « On ne le nie pas [...] Ce qu’on veut, c’est s’assurer de contrôler cette augmentati­on-là pour que ça demeure acceptable et pour la capacité de payer. »

Or, les tarifs actuels ne reflètent peut-être pas adéquateme­nt les niveaux de consommati­on élevés. Un changement de comporteme­nt est nécessaire, en particulie­r pour les très riches consommate­urs, dit-il.

FAIRE PAYER LES RICHES

En entrevue, il évoque la possibilit­é de mettre en place des tarifs différenci­és en fonction du niveau de consommati­on, en particulie­r pour les grands consommate­urs d’énergie, qui ont des piscines avec chauffeeau, des entrées avec asphalte chauffé, d’immenses pièces dans la maison, etc.

Il suggère que ceux qui consomment de manière excessive pourraient être soumis à des tarifs plus élevés. « Il faut que ces gens-là [les gros consommate­urs] aient le signal plus fort », explique-t-il, précisant qu’il s’agit d’environ 1 % des clients.

D’une manière ou d’une autre, ce sont les Québécois qui épongeront les coûts des investisse­ments. Si les tarifs restent trop bas, les dividendes versés par la société d’état dans les coffres du gouverneme­nt québécois fondront.

« C’est soit le client ou la fiscalité. Ultimement, ça veut dire, soit les clients qui voient leurs tarifs augmenter, soit c’est le bénéfice d’hydro-québec qui contribue aux services publics qui est réduit », explique M. Rhéaume.

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PHOTO ADOBE STOCK Un jour, les Québécois paieront plus cher pour les kilowatthe­ures. Il faut donc ajuster nos habitudes dès maintenant.

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