Quatre ans de prison pour trafic d’armes Il exploitait son « commerce » chez lui à Portneuf
Un homme de la région de Portneuf qui exploitait chez lui un commerce clandestin de vente d’armes à feu a été condamné hier à quatre ans de détention. C’est une vente faite à deux agents d’infiltration qui aura mené à sa perte.
Louis Tessier avait été arrêté en novembre 2022 au terme d’une enquête de la Sûreté du Québec qui avait culminé sur une opération d’infiltration.
Deux agents se sont rendus chez l’homme, à Saint-marcdes-carrières, pour y acheter des armes.
« Ils mentionnent vouloir des armes qui faisaient en sorte qu’ils ne seraient pas retrouvables, pas retraçables », a exposé le juge Steve Magnan hier. « Deux types d’armes leur sont proposés, une à autorisation restreinte et l’autre prohibée. »
Voulant probablement offrir un service à la clientèle hors pair à ses deux clients, Tessier a été jusqu’à leur proposer d’aller tester la marchandise avant l’achat. L’homme a donc accompagné les deux agents jusque dans un champ et les a fait tirer avec les deux armes choisies.
NOMBREUX OBJETS SAISIS
Un mandat a été obtenu le jour même et les policiers ont perquisitionné la résidence de Louis Tessier, ainsi qu’une résidence secondaire à Saint-thuribe.
Au total, 33 armes à feu, des chargeurs et des milliers de munitions diverses ont été saisis, avait expliqué la SQ au terme de l’opération. Des relevés comptables de « l’entreprise » et même des cartes professionnelles retrouvés dans la maison ont renforcé l’hypothèse des policiers.
« Monsieur se justifiait en disant que c’était pour accommoder des chasseurs, mais force est d’admettre que la veille, avec les agents d’infiltration, ce n’était pas des gens qui voulaient chasser », a exposé le procureur de la Couronne, Me Matthieu Rochette, rappelant que les deux faux clients insistaient pour que les armes ne soient pas retraçables, sous-entendant qu’elles pouvaient servir à des actes illicites.
SUGGESTION COMMUNE
La peine de quatre ans de détention découle d’une suggestion commune des parties. Le ministère public a expliqué que l’absence d’antécédents de l’individu en semblable matière ainsi que sa collaboration lors de l’enquête avaient mené à cette entente. Le juge Steve Magnan a entériné la proposition, mais a rappelé à Louis Tessier la gravité de ses gestes.
« Heureusement, cette fois-ci, ces armeslà ne se sont pas retrouvées dans les mains de gens qui auraient pu s’en servir à mauvais escient pour commettre un crime. Mais vous ne pouviez pas ignorer le risque que ça se retrouve entre les mains de criminels », a souligné le magistrat.
Comme il est détenu depuis son arrestation, ce qui fait au crédit majoré une détention provisoire de deux ans et dix jours, il reste à l’accusé un peu moins de deux ans de détention à purger.