Le gouvernement doit accorder la permission de pêcher le bar rayé du Saint-laurent
De concert avec d’autres intervenants du milieu faunique, la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs demande au gouvernement du Canada de mettre à jour le statut de protection légal du bar rayé de la population du fleuve Saintlaurent. Elle veut le retour de la pêche sportive de l’espèce.
Si on porte attention à la plus récente évaluation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les individus issus du programme d’ensemencement ne devraient bénéficier d’aucune autre protection que celles attribuées aux autres espèces de poissons, une opinion partagée par les pêcheurs sportifs.
En 2002, à l’initiative de la Fédération, il y a eu le premier ensemencement de bars rayés, auquel j’ai assisté, en compagnie du ministre de l’époque, Richard Legendre.
À ce moment-là, on nous avait mentionné que dix ans plus tard, soit en 2012, la pêche sportive serait ouverte, ce qui était le but premier de la réintroduction de l’espèce dans le Saint-laurent.
Ça n’a jamais été réalisé.
Pourtant, selon les experts du domaine, depuis sa réintroduction, la population de bars rayés a prospéré de manière fulgurante. Elle est devenue abondante, omniprésente.
Des captures accidentelles se font dans la région de Montréal jusqu’au Saguenay, « appuyant la discordance constatée entre la protection légale octroyée et son abondance », disent les mêmes experts.
« Le bar rayé est une ressource faunique abondante qui pourrait générer d’importantes retombées économiques dans les régions limitrophes du fleuve Saint-laurent. »
POSITION SOLIDE
« Il faut inciter madame Diane Lebouthillier, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, à écouter notre message et à rectifier la situation, de déclarer le président de la Fédécp, Marc Renaud. Nous souhaitons que le bar rayé de la population du fleuve Saint-laurent soit retiré de la Liste des espèces en péril afin qu’on puisse dès maintenant prévoir la pêche sportive, en accord avec la plus récente évaluation du COSEPAC, qui date de 2019. »
Pour la COSEPAC, la population actuelle du fleuve n’est pas liée à la population historique.
« C’est cette conclusion que nous retrouvons dans le rapport de l’organisme de 2019, explique le biologiste de la Fédécp, Michel Baril. Je crois qu’il faut maintenant agir pour redonner la pêche sportive aux amateurs. De plus, cette espèce est opportuniste et risque de nuire aux autres espèces qui vivent dans le Saint-laurent. Je crois d’ailleurs que le dommage est déjà commencé. »
En plus du Saint-laurent, l’organisation demande de pouvoir pêcher le bar rayé dans la rivière Saguenay.
« La permission de pêcher le bar rayé dans le fleuve Saint-laurent et la rivière Saguenay ne sera pas seulement une décision en faveur de la conservation, mais également un catalyseur économique puissant pour nos communautés locales. Cette décision n’est pas simplement une autorisation, c’est un investissement dans la prospérité durable de nos communautés, où la richesse écologique coexiste harmonieusement avec la vitalité économique locale », d’affirmer le président-directeur général de la Fédération des pourvoiries du Québec, Dominic Dugré.
Un autre appui de taille pour la demande de la Fédécp provient de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA).
« Les récentes données de suivi de cette population de bars rayés du Saint-laurent justifient la réévaluation du statut de cette population par le gouvernement du Canada. De plus, des préoccupations importantes ont été soulevées quant aux interactions entre le bar rayé du Saintlaurent et le saumon atlantique, une autre espèce emblématique qui doit être protégée, particulièrement dans cette portion de son aire de répartition, souligne la directrice générale et biologiste de la FQSA, Myriam Bergeron.
VOTRE AIDE DEMANDÉE
« La réouverture d’une pêche récréative, avec une approche de précaution, est souhaitable, tant pour la saine gestion de la faune aquatique que pour les retombées économiques que représentent les activités de pêche récréative. »
Afin d’appuyer de façon encore plus marquée sa demande, la Fédécp a décidé de mettre en ligne une pétition qui sera envoyée à la ministre fédérale. Elle demande à tous les amateurs de pêche passionnés de signer cette pétition. Les dirigeants de la Fédération croient que l’appui de nombreux pêcheurs fera certainement la différence dans sa croisade.
Vous pouvez la signer en vous rendant sur le site de l’organisme, à l’adresse : www.fedecp.com.