Inspiré par Boston, mais pas sa congestion
Bruno Marchand est de passage dans la capitale du Massachusetts pour une mission économique
BOSTON | Au premier jour de sa mission économique à Boston, le maire de Québec, Bruno Marchand, a dit hier qu’il ne faudrait pas que Québec ressemble à la capitale du Massachusetts en matière de congestion routière qui est une des pires au monde à cause notamment d’un sous-financement chronique en transport en commun.
Dès sa première rencontre officielle, M. Marchand a écouté attentivement la déléguée du Québec à Boston, Marieclaude Francoeur, lui expliquer que Boston est la deuxième pire ville des États-unis en matière de congestion et la quatrième pire au monde.
Même si cette ville possède un métro et un système de bus très étendu sur son territoire, le sous-financement récurrent du transport en commun a rendu ce vaste réseau moins fiable. La tendance pour les déplacements en solo en voiture n’a pas été inversée.
« Ça m’inspire énormément parce qu’il ne faut pas devenir où ils sont, a mentionné le maire. La déléguée nous disait qu’il se perd au minimum 2000 $ américains par personne par année sur les routes [à cause de la congestion]. C’est énormément d’argent. À Québec, on a 100 000 déplacements de plus au minimum d’ici 2040. Si on ne le prévoit pas, c’est des pertes économiques et environnementales », a-t-il laissé tomber.
CONSTRUCTION VERTE
Cette situation renforce donc sa conviction que Québec a besoin d’un réseau structurant en transport en commun ainsi que d’une panoplie de moyens pour donner davantage de choix de mobilité aux citoyens, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la question du logement était au coeur du début de première mission nord-américaine du maire.
M. Marchand a rencontré des entrepreneurs de Québec qui oeuvrent dans le domaine de l’efficacité énergétique et qui participent à une conférence sur la construction verte.
Le maire a soutenu que Boston, qui est à la pointe de la réglementation en matière de décarbonation des édifices de plus de cinq étages, peut être une source d’inspiration pour Québec en vue de permettre de construire rapidement et de façon durable. Ce dernier a donné l’exemple d’une possible réglementation municipale visant à « soutenir » les promoteurs qui bâtissent de nouveaux quartiers et qui choisissent la géothermie (énergie propre issue du sous-sol terrestre).
L’équilibre n’est toutefois pas évident à trouver et il ne faut pas mettre en place des règles draconiennes qui auraient pour effet de décourager les promoteurs, a convenu le maire.
EMBALLÉS
D’après lui, « les changements climatiques sont parmi nos principaux défis et les changements en matière de logement sont parmi nos principaux enjeux. On a le choix de se dire que ce n’est pas de l’économie ou, au contraire, de dire qu’en les réglant on peut faire de l’économie et faire en sorte que nos entreprises fleurissent ».
Rencontrés à Boston en marge de la conférence Building Energy Boston, divers acteurs du domaine du logement vert semblaient emballés par leur expérience.
Léa Méthé, directrice générale d’écobâtiment, organisme qui fait la promotion des pratiques écologiques en construction, a mentionné « qu’on est en mission d’acquisitions de connaissances. On a souvent de belles innovations réglementaires et technologiques à venir voir ».