Le tour de machine de la CAQ
Connaissez-vous l’expression « Jump the Shark » (sauter par-dessus le requin) ?
Ça vient de la série américaine Happy Days, qui racontait les aventures d’une bande d’ados dans les années 50.
La série était super populaire, mais après quelques années, les scénaristes ne savaient plus quoi raconter pour intéresser les spectateurs.
À court d’inspiration, ils ont décidé de montrer l’un des personnages principaux en train de sauter par-dessus un requin en faisant du ski nautique.
Depuis cet épisode tristement célèbre (que les fans de la série ont trouvé, avec raison, débile), on dit d’une série qui invente toutes sortes de péripéties improbables et tirées par les cheveux pour essayer tant bien que mal de capter l’intérêt des spectateurs qu’elle « jump the shark ».
Qu’elle saute par-dessus le requin. Comme lorsque James Bond s’est mis à combattre un géant aux dents d’acier dans l’espace.
Ou que le gendarme de Saint-tropez de Louis de Funès s’est confronté à des extra-terrestres.
Tu regardes ça et tu te dis : « Woah, capitaine ! Kessé ça ? Les personnages d’indéfendable vont voyager dans le temps et défendre l’étrangleur de Boston ? »
MACISTE CONTRE LES MONGOLS
Voilà pourquoi la CAQ ne cesse de chuter dans les sondages.
Le parti de François Legault a sauté par-dessus le requin.
Le premier mandat était spectaculaire. « Vous voulez de la fierté nationale ? On va vous en donner ! Tin, la loi 21 ! Et tin, la loi 96 ! Bam bam ! »
Comme première saison, on avait rarement vu mieux. Même la première année de Fortier n’était pas aussi bonne.
Mais après, c’est comme si les scénaristes ne savaient plus quoi raconter et qu’ils avaient vidé leur sac à idées.
Ah tiens, on va construire des patentes bleues ! Les Espaces bleus ! Le Panier bleu ! Les Québécois aiment ça, le bleu ! Ça leur rappelle la mer, le ciel, les grands espaces !
Ou : ah tiens, on va faire venir une grosse usine de batteries suédoise ! François Legault dans la filière électrique – ça va être bon, ça !
Ou : ah tiens, on va faire venir les Kings de Los Angeles ! Ça va leur rappeler le bon vieux temps des Nordiques !
C’est comme les vieux films de Maciste.
Maciste contre le cyclope, Maciste en enfer, Maciste contre les géants, Maciste contre le fantôme, Maciste contre Hercule, contre Zorro, contre les Mongols, contre la reine des Amazones… C’est rendu ça, la CAQ.
Ils ne savent plus quoi inventer, ils se cherchent, « Faut vendre des chars électriques ! », « Il y a trop de chars ! », « Les gens consomment trop d’électricité ! », « Il faut prendre le virage électrique ! », « Il y a trop d’immigrants ! », « Il n’y en a pas assez ! ». Tu les écoutes, tu ne sais plus quoi faire ni où aller. On avance ? On recule ?
POUT POUT POUT
Un leader, c’est une personne qui sait où elle va.
Monte dans le char, on va à Wildwood !
On va passer par telle autoroute, arrêter à tel restaurant, coucher à tel motel…
Là, on dirait un père de famille qui fait un tour de machine le dimanche. On roule pour rouler.
« Ça passe le temps », comme dirait ma mère.
Mais on va où ?
Fouille-moi. Même le conducteur l’ignore. Même le conducteur l’ignore.