Peines dans la collectivité suggérées
Les avocats des deux ex-joueurs des Tigres de Victoriaville coupables d’agression sexuelle ont plaidé hier
Les avocats de Massimo Siciliano et Nicolas Daigle ont insisté hier sur le fait que leurs clients ne devaient pas incarner le scandale d’hockey Canada ou les autres maux qui entourent la culture toxique du hockey, suggérant l’emprisonnement dans la collectivité pour les deux hockeyeurs coupables d’agression sexuelle.
En ouverture de sa plaidoirie sur la peine à imposer à son client Massimo Siciliano, Me Charles Levasseur a rapidement abordé ce qu’il a appelé « l’éléphant dans la pièce ».
Pour l’avocat de la défense, le cas des deux ex-porte-couleurs des Tigres de Victoriaville doit être traité juridiquement pour ce qu’il est, sans plus.
« Mon confrère sera peut-être tenté de vous plaider une espèce de culture dans le monde du hockey, mais je vous demande de vous rappeler que vous êtes ici pour châtier Siciliano et Daigle, et non pour régler le cas de Hockey Canada », a plaidé Me Levasseur, faisant notamment allusion à l’arrestation de cinq joueurs de l’édition 2018 d’équipe Canada Junior, accusés pour un viol collectif.
Me Levasseur a ainsi suggéré pour son client l’imposition d’une peine de trois à six mois à purger dans la collectivité, assortie d’une probation lors de laquelle le jeune homme de 21 ans devrait suivre une thérapie. Selon l’avocat, une telle peine remplirait les objectifs de dénonciation, en laissant place à la réhabilitation de son client, bien entamée selon lui.
Surtout que tout le processus a manifestement dissuadé Siciliano et Daigle de récidiver a-t-il insisté.
LA HONTE
« Ce qui est encore plus dissuasif que la peine que vous aurez à imposer, c’est ce que ces gars-là ont vécu jusqu’à aujourd’hui. […] On peut avoir l’opinion qu’on veut de Massimo Siciliano, mais on doit admettre que le coup a été dur à plusieurs niveaux », a souligné Me Levasseur, rappelant que l’ex-hockeyeur avait perdu sa passion et ce qui allait probablement devenir son travail.
« La sagesse populaire fait dire que plus on tombe de haut, plus ça fait mal. »
Les avocats de Nicolas Daigle ont eux aussi proposé l’imposition d’une peine de détention dans la collectivité, laissant à l’appréciation du juge Thomas Jacques la détermination de la durée.
Pour Me Pénélope Lemay-provencher, ce type de peine est appropriée puisqu’elle peut devenir encore plus sévère que la détention lorsqu’elle vient dans un dossier faisant l’objet d’une attention médiatique importante. « La honte de faire face à ses pairs, c’est un des facteurs au niveau de l’emprisonnement dans la collectivité parce qu’il faut vivre sa condamnation malgré le jugement des autres », a plaidé l’avocate.