La (longue) traversée du désert de François Legault
François Legault quittera-t-il ou non la politique avant les élections d’octobre 2026 ? Voyant l’érosion spectaculaire de la popularité de la CAQ et du premier ministre depuis un an déjà, force est de poser la question.
Le dernier sondage Léger/le Journal est brutal. À 22 % d’appuis au Québec, les appuis à la CAQ depuis les dernières élections ont presque fondu de moitié. À 64 %, le taux d’insatisfaction demeure aussi très élevé.
Aux antipodes, maintenant en terrain majoritaire, le Parti Québécois récolte 34 % d’appuis, dont 42 % chez les francophones. Évidemment, en politique, tout peut changer en deux ans. À preuve, la remontée inattendue du PQ sous Paul St-pierre Plamondon.
N’empêche que depuis l’abandon du troisième lien au printemps dernier, suivi d’une enfilade de dossiers mal ficelés et d’un budget jugé durement par 58 % des électeurs, le désamour envers la CAQ s’incruste dans le décor.
Quand on y ajoute la détérioration des services publics, l’inaction contre la crise du logement et le bilan décevant de son autonomisme provincial, le temps commence néanmoins à courir pour le premier ministre.
LA PIRE ERREUR
L’ampleur de la chute est telle que la pire erreur dans les rangs caquistes serait de conclure à une simple tempête passagère, à un procès injuste, à la faute classique des médias ou à de mauvaises stratégies de communication.
Le problème est plus profond. Une fois l’éclipse de la pandémie terminée, trois éléments essentiels se sont brisés entre M. Legault et son électorat : la confiance, l’affection et l’espoir de meilleurs services publics.
Résultat : une alternative crédible s’étant matérialisée avec PSPP, de plus en plus d’électeurs caquistes autrefois péquistes – qu’ils souhaitent ou non un éventuel référendum – rentrent au bercail.
Pour la CAQ, jusqu’à maintenant, cette saignée ne pardonne pas. François Legault réussira-t-il malgré tout à retrouver son gouvernail perdu ? Les Québécois le sauront d’ici 2026.
Vendredi, je vous parlerai de M. Yves Michaud, homme de coeur et grand amoureux du Québec, décédé à l’âge de 94 ans. Paix à son âme.