Le Journal de Quebec

« Une insulte aux athlètes ukrainiens »

Les Russes et Bélarusses ne paraderont pas lors de la cérémonie d’ouverture

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STRASBOURG | (AFP) « Les athlètes russes et bélarusses ne devraient pas participer aux Jeux olympiques de Paris », ce serait « une insulte aux athlètes ukrainiens », a affirmé le président de l’assemblée parlementa­ire du Conseil de l’europe, le Grec Theodoros Rousopoulo­s, hier.

Le Conseil de l’europe, vigie des droits de l’homme sur le continent et qui rassemble 46 pays, avait déjà demandé l’année passée l’exclusion des athlètes russes et bélarusses des Jeux de Paris.

Mais, mardi, le Comité internatio­nal olympique (CIO) a simplement indiqué que les sportifs de ces deux pays, admis sous bannière neutre, ne paraderaie­nt pas durant la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet prochain.

« Je regrette que le Comité internatio­nal olympique ait décidé de ne pas suivre notre appel », note le président de L’APCE.

« Les principes fondamenta­ux de l’olympisme sont, [...] par définition, opposés à la guerre. Je pose donc la question : les athlètes d’un pays qui en a envahi un autre devraient-ils participer aux Jeux olympiques et représente­r fièrement ce pays ? », interroge Rousopoulo­s.

« En d’autres termes : pouvons-nous condamner la Russie pour avoir bombardé des civils ukrainiens, kidnappé des enfants, torturé des prisonnier­s, perpétré des massacres – et ensuite applaudir ses athlètes ? Sachant que nombre de ces athlètes sont effectivem­ent engagés dans l’armée russe, et que la grande majorité d’entre eux perçoivent des salaires de l’état ? », poursuit-il.

OUTIL DE PROPAGANDE

M. Rousopoulo­s rappelle que l’assemblée parlementa­ire avait adopté une résolution en juin dernier « avec une réponse simple : les athlètes russes et bélarusses ne devraient pas participer aux Jeux olympiques de Paris. Pourquoi ? Car leur participat­ion serait une insulte aux athlètes ukrainiens, dont plusieurs sont morts à cause de la guerre, et dont la majorité ne peuvent pas s’entraîner correcteme­nt, en raison de la destructio­n des infrastruc­tures sportives ».

« J’ai entendu certaines personnes suggérer que les athlètes et les sportifs ne devraient pas être tenus responsabl­es des décisions de leurs gouverneme­nts. Ne soyons pas naïfs. Toute victoire de ces athlètes, même sous un drapeau neutre, pourrait être célébrée – et utilisée – comme un outil de propagande », insiste encore M. Rousopoulo­s.

D’abord bannis du sport mondial, les Russes et Bélarusses ont été admis aux Jeux l’an dernier sous conditions strictes par le CIO.

Dépouillés de leurs couleurs nationales, les sportifs des deux pays devraient toutefois être peu nombreux. Selon les experts du CIO, ils seront au maximum 55 Russes et 28 Bélarusses, soit beaucoup moins qu’aux Jeux de Tokyo, où ils étaient respective­ment 330 et 104.

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