LE MINISTRE DE LA CULTURE VEUT S’ATTAQUER À CE « MODUS OPERANDI »
Québec veut s’attaquer à la revente des laissez-passer du Festival d’été de Québec, largement subventionné, afin que l’événement reste accessible aux contribuables, affirme le ministre de la Culture.
« On est conscient du problème », a déclaré le ministre Mathieu Lacombe.
«Je comprends la déception de certaines personnes qui se sont mises en ligne
[et] qui étaient bien déçues d’être incapables d’obtenir des billets. »
« Je pense qu’il y a plusieurs personnes qui se posent des questions, avec raison, lorsque des événements comme celui-là, qui sont financés largement, notamment par des fonds publics, se retrouvent dans une situation où les billets sont déplacés vers les sites de revente à deux ou trois fois le prix », a indiqué le ministre.
Par « principe », c’est un problème que des billets subventionnés par les fonds publics «comme ceux du Festival d’été de Québec se ramassent sur des sites de revente », a indiqué le ministre Lacombe.
Il ajoute que la revente semble organisée par des groupes sur internet. « Ça devient un modus operandi. »
11 % DU BUDGET DE 43,8 M$
En 2023, le budget total du Festival d’été de Québec était de 43,8 M$ et a reçu près de cinq millions de dollars en subvention (voir encadré ci-bas).
« Nous sommes subventionnés, tous paliers confondus, à hauteur de 11 %», a indiqué par courriel la porte-parole du FEQ, Véronique Bouillé.
Le FEQ est produit par l’organisation sans but lucratif BLEUFEU.
Le ministre Lacombe rappelle qu’un groupe de travail a été mis sur pied en décembre dernier afin de trouver une solution à ce problème.
« Le ministère de la Justice, de qui relève l’office de la protection du consommateur, et nous avons eu des discussions, et ma collègue Kariane Bourassa a actuellement un mandat pour travailler sur cette question-là. »
À terme, ce comité devra établir si cette revente sur ces sites devrait être interdite ou non. Les rencontres avec les groupes n’ont toutefois pas encore débuté, a souligné M. Lacombe.
« Dans ce contextelà, je pense que c’est normal qu’on se pose la question du point de vue du consommateur, puis du point de vue culturel aussi parce qu’on veut que la culture reste accessible », a-t-il expliqué.
La députée Kariane Bourassa signale que, pour l’instant, le comité a seulement dressé la liste des groupes qui seront rencontrés.
UNE LOI...
En 2012, le gouvernement québécois a fait adopter une loi qui interdit la revente de billets de spectacle ou d’événement sportif ou culturel à un prix supérieur au prix qu’autorise le producteur du spectacle ou de l’événement.
Cependant, l’office de la protection du consommateur, qui veille à faire appliquer cette loi auprès des sites de revente, n’a aucune autorité en ce qui a trait à la revente entre particuliers.
–Avec la collaboration de
Marc-andré Gagnon