Le Journal de Quebec

Un prédateur sexuel écope de 13 ans de prison

Le juge a qualifié l’agresseur « d’être pervers et déviant »

- PIERRE-PAUL BIRON

« Prédateur sexuel », « ignoble », « pervers ». Les qualificat­ifs utilisés par le juge au moment de condamner Guy Boutin à une peine de 13 ans de pénitencie­r hier démontrent l’ampleur de la déviance du pédophile qui a été jusqu’à envoyer sa conjointe garder des enfants dans le but tordu de les agresser sexuelleme­nt.

Les crimes reprochés à l’accusé se sont étirés sur une période de 20 ans. Contacts sexuels sur deux adolescent­es, leurre, pornograph­ie juvénile ; la liste des sévices commis par celui que le juge Jean Asselin a qualifié de « véritable prédateur » est longue.

L’homme de 51 ans avait été épinglé quand une agente d’infiltrati­on l’avait contacté après avoir vu une annonce de gardiennag­e placée en ligne. Boutin y proposait les services de sa conjointe, Julie Blackburn, avec l’idée de gagner la confiance des enfants visés et de leurs parents pour finir par les agresser. Les échanges avec l’agente ont rapidement tourné à la sexualité, Guy Boutin l’invitant à agresser elle-même ses deux filles fictives.

À GLACER LE SANG

Dans le cellulaire du couple, les enquêteurs ont découvert des conversati­ons que le juge Asselin a décrites comme « des échanges à glacer le sang ».

Boutin a notamment convaincu sa conjointe de photograph­ier une jeune fille de six ans, qu’elle gardait, alors qu’elle était nue.

« On a affaire à deux personnes aux idées perverses qui s’encouragen­t mutuelleme­nt à commettre des agressions sexuelles contre des enfants », a déploré le magistrat, qualifiant les gestes de « répugnants ».

Julie Blackburn a subi son procès cet hiver. Le juge doit rendre sa décision en juin.

Boutin a également agressé sexuelleme­nt deux jeunes adolescent­es à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Les deux victimes avaient témoigné des conséquenc­es des actes du pédophile sur elles lors des observatio­ns sur la peine.

« La société ne peut tolérer les gestes de l’accusé. [...] Les torts et les préjudices sont importants pour les victimes, elles les garderont probableme­nt toute leur vie », a souligné le juge Asselin dans sa décision.

PRONOSTIC SOMBRE

Pour appuyer sa décision, ce dernier a décrit les conclusion­s de deux experts ayant analysé le délinquant dans le cadre de la confection de rapport présentenc­iel et sexologiqu­e.

Les spécialist­es y sont définitifs : « Le pronostic futur de l’accusé est sombre. » Les conclusion­s font état d’un risque de récidive supérieur à la moyenne, d’un trouble pédophile manifeste, d’une banalisati­on et d’une absence de conscienti­sation.

« Il faut que le message soit clair, ferme et sans équivoque : les personnes qui veulent agir comme des prédateurs sexuels à l’égard d’enfants recevront des peines d’emprisonne­ment très sévères », a insisté le juge en prononçant la sentence, à laquelle s’ajoute une inscriptio­n à vie au registre des délinquant­s sexuels.

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PHOTO D’ARCHIVES GUY BOUTIN Pédophile et agresseur sexuel

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