D’un labo de chimie à une classe de maths
L’an dernier, Mathieu Bédard a fait le grand saut : il a quitté un laboratoire universitaire de chimie pour se retrouver dans une classe de mathématique devant des adolescents de troisième secondaire.
« J’avais besoin d’un nouveau défi. C’est tout un changement de carrière », lance celui qui n’avait pas vraiment d’expérience auprès des jeunes.
LA GESTION DE CLASSE
« Je n’étais pas trop inquiet concernant la matière à enseigner, mais l’enjeu, c’était plutôt la gestion de classe, raconte-t-il. Le programme a vraiment été bénéfique à ce niveau-là. »
Mathieu a particulièrement apprécié les deux journées complètes de formation à son arrivée et le suivi personnalisé de son enseignante mentore, Johanne Chagnon, qui a pu le conseiller après l’avoir observé en action devant ses élèves.
C’est d’ailleurs ce qui a été le plus utile pour lui, explique-t-il.
« Quand elle vient m’observer, elle est en arrière de la classe, donc en plus elle voit plein de choses que je ne peux pas voir quand j’enseigne. »
Mathieu s’estime maintenant mieux outillé pour intervenir auprès des élèves difficiles.
« Des fois, je me fais insulter et crier après. Mais je sais quoi faire et qui aller voir pour ventiler et aller chercher de l’aide. »
Mme Chagnon se réjouit quant à elle de voir que son protégé a pris de l’assurance. « Il a vu qu’il était capable de relever des défis et il a pris confiance en lui », dit-elle.
BIEN ENTOURÉ FACE AUX DÉFIS
Mathieu a par ailleurs été très touché par l’appui reçu par sa mentore et ses collègues, en particulier l’an dernier après avoir vécu un événement particulièrement difficile.
Un élève l’a insulté en lui lançant des propos « extrêmement vulgaires », ce qui l’avait « vraiment ébranlé », raconte-t-il.
Sa mentore en a été informée et est allée le voir à la fin de la période, pour qu’il puisse ventiler.
« Je ne voulais pas qu’il reparte à la maison comme ça, encore sous le choc », raconte Mme Chagnon.
Des collègues dans la salle des profs sont aussi venus le voir pour le rassurer.
« J’ai vu que je n’étais pas seul », lance Mathieu, qui envisage maintenant de commencer une formation universitaire pour obtenir son brevet en enseignement.