Le Journal de Quebec

D’un labo de chimie à une classe de maths

- DAPHNÉE DION-VIENS

L’an dernier, Mathieu Bédard a fait le grand saut : il a quitté un laboratoir­e universita­ire de chimie pour se retrouver dans une classe de mathématiq­ue devant des adolescent­s de troisième secondaire.

« J’avais besoin d’un nouveau défi. C’est tout un changement de carrière », lance celui qui n’avait pas vraiment d’expérience auprès des jeunes.

LA GESTION DE CLASSE

« Je n’étais pas trop inquiet concernant la matière à enseigner, mais l’enjeu, c’était plutôt la gestion de classe, raconte-t-il. Le programme a vraiment été bénéfique à ce niveau-là. »

Mathieu a particuliè­rement apprécié les deux journées complètes de formation à son arrivée et le suivi personnali­sé de son enseignant­e mentore, Johanne Chagnon, qui a pu le conseiller après l’avoir observé en action devant ses élèves.

C’est d’ailleurs ce qui a été le plus utile pour lui, explique-t-il.

« Quand elle vient m’observer, elle est en arrière de la classe, donc en plus elle voit plein de choses que je ne peux pas voir quand j’enseigne. »

Mathieu s’estime maintenant mieux outillé pour intervenir auprès des élèves difficiles.

« Des fois, je me fais insulter et crier après. Mais je sais quoi faire et qui aller voir pour ventiler et aller chercher de l’aide. »

Mme Chagnon se réjouit quant à elle de voir que son protégé a pris de l’assurance. « Il a vu qu’il était capable de relever des défis et il a pris confiance en lui », dit-elle.

BIEN ENTOURÉ FACE AUX DÉFIS

Mathieu a par ailleurs été très touché par l’appui reçu par sa mentore et ses collègues, en particulie­r l’an dernier après avoir vécu un événement particuliè­rement difficile.

Un élève l’a insulté en lui lançant des propos « extrêmemen­t vulgaires », ce qui l’avait « vraiment ébranlé », raconte-t-il.

Sa mentore en a été informée et est allée le voir à la fin de la période, pour qu’il puisse ventiler.

« Je ne voulais pas qu’il reparte à la maison comme ça, encore sous le choc », raconte Mme Chagnon.

Des collègues dans la salle des profs sont aussi venus le voir pour le rassurer.

« J’ai vu que je n’étais pas seul », lance Mathieu, qui envisage maintenant de commencer une formation universita­ire pour obtenir son brevet en enseigneme­nt.

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