Un nouveau sommet de profs non qualifiés Un centre de services scolaire de la Montérégie met le paquet pour les encadrer
Alors que le nombre d’enseignants non légalement qualifiés atteint un nouveau sommet dans les écoles québécoises, un centre de services scolaire de la Montérégie déploie les grands moyens pour mieux les encadrer grâce à un programme complet spécialement conçu pour eux, une première dans la province.
En janvier 2024, le réseau scolaire public comptait 7562 profs non légalement qualifiés, selon les données du ministère de l’éducation obtenues par Le Journal.
L’automne dernier, ce nombre s’élevait plutôt à 7369, ce qui représente un peu plus de 8 % des enseignants.
Confrontées à cette nouvelle réalité, des écoles mettent en branle des initiatives pour mieux les encadrer, comme le centre de services scolaire des Patriotes qui a développé un tout nouveau programme qui inspire déjà d’autres organisations.
Une initiative qui a fait toute la différence pour Mathieu Bédard, lorsqu’il a mis les pieds pour la première fois dans une classe l’an dernier à l’école secondaire Le Carrefour (voir autre texte ci-contre).
Il est de retour en classe cette année, « en grande partie à cause de tout le support » reçu, dit-il.
20 % DE PROFS NON QUALIFIÉS
Dans cette école secondaire située à Varennes, il y avait l’an dernier 25 profs non qualifiés, soit plus de 20 % des enseignants.
Le défi était grand, reconnaît la directrice adjointe, Mélissa Lynch. « Il fallait être capable de les accueillir convenablement si on voulait les garder », explique-t-elle.
Cette école a été l’une des premières à participer au programme VIE-IP, développé par le centre de services scolaire des Patriotes, pour mieux encadrer ses nouveaux enseignants (voir détails plus haut).
Déjà, les résultats sont au rendez-vous. À la rentrée 2023, on ne comptait que trois postes vacants à l’école secondaire Le Carrefour, comparé à une quinzaine l’année précédente.
Un revirement de situation qui s’explique « en grande partie à cause des enseignants non qualifiés qui sont revenus », indique la directrice adjointe.
UNE INITIATIVE QUI INSPIRE
Cette initiative a été récemment présentée à d’autres centres de services scolaires (CSS), dans le cadre d’une rencontre organisée par la fédération qui les représente.
Sa présidente-directrice générale, Caroline Dupré, considère qu’il s’agit d’un « outil indispensable » qui « permettra à tous les CSS d’offrir ou de bonifier une formation de qualité ».
Déjà, d’autres organisations s’en inspirent et veulent adapter son contenu à leur réalité, comme le centre de services des Sommets en Estrie.
Catherine Lussier-cardinal, la conseillère responsable de ce projet au centre de services des Patriotes, tient à préciser que cette formation « complémentaire » ne remplace en rien celle offerte par les universités.