Le Journal de Quebec

Marchand jure ne pas avoir voulu donner un jab à Legault

Ses commentair­es sur l’explosion des coûts du tramway ont fait réagir le gouverneme­nt

- TAÏEB MOALLA

Boston | Le maire de Québec, Bruno Marchand, a juré ne pas avoir tenté de décocher un « jab » au gouverneme­nt Legault en réitérant que l’explosion des coûts et l’allongemen­t des délais du tramway ont été causés par « l’ingérence » politique du palier provincial.

C’est ce que le maire a affirmé hier au dernier jour de sa mission économique à Boston.

« Ce n’était pas un jab politique. Je ne sais pas comment ils l’ont interprété, mais c’était pas un jab. Vous m’avez demandé de commenter une étude des HEC. Je l’ai commentée. Il n’y avait complèteme­nt rien de nouveau », a-t-il minimisé.

Même s’il s’était promis en janvier de ne plus parler du tramway d’ici la fin de la réflexion de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) Infra (qui doit rendre ses conclusion­s en juin), M. Marchand a ajouté que « [son] objectif n’est pas d’en parler souvent. Je ne pense pas que depuis janvier, on en a parlé aussi souvent qu’avant. Cependant, ça arrive qu’on en parle parce que l’actualité nous amène. Mon objectif, c’est de ne pas prendre toutes les tribunes pour parler de ça. C’est ce que je fais ».

Révélant avoir rencontré une dizaine d’entreprise­s de Boston lors de sa mission de deux jours et demi, M. Marchand a insisté pour dire que ces derniers ont un fort intérêt pour Québec ou alors qu’ils y sont déjà établis d’une façon ou d’une autre.

RAPPORTER UN TROPHÉE

Faut-il s’attendre à des retombées concrètes rapides et à la signature de contrats pour des compagnies de Québec ?

« On pense à des missions économique­s comme on le faisait presque à l’époque des colonisati­ons. C’est-à-dire qu’on allait dans une colonie chercher quelque chose, qu’on ramenait un trophée. On ramenait le sarcophage de Toutankhâm­on pour dire : regardez comme je suis un bon explorateu­r », a-t-il d’abord répondu.

Or, la réalité des missions économique­s est désormais toute autre. « Ce n’est plus ça l’économie moderne. L’économie moderne c’est des liens qu’on tisse avec des entreprise­s », a-t-il fait remarquer.

Lors de ces rencontres des derniers jours, les compagnies de Boston qui font déjà affaire avec Québec ont loué devant lui « la qualité des travailleu­rs [de Québec], leur expertise et leur fidélité », a rapporté le maire.

Ce dernier a d’ailleurs promis de « continuer à travailler » pour la mise en place d’un vol direct entre Québec et Boston tout en reconnaiss­ant que cela ne serait pas possible à court terme à cause de l’absence d’un centre de prédédouan­ement à l’aéroport Jean-lesage.

DE L’INTÉRÊT POUR QUÉBEC

Parmi les entreprise­s rencontrée­s, le maire s’est rendu hier au siège du géant français Dassault systèmes, en banlieue nord de Boston.

Cette multinatio­nale est un éditeur de logiciels qui se spécialise dans la conception 3D et le maquettism­e. Ses solutions permettent de créer des « jumeaux virtuels » dont l’usage peut servir dans de très nombreux domaines comme la qualité de l’air, la circulatio­n automobile, la constructi­on de bâtiments ou même la médecine.

« Ils ont de l’intérêt à venir à Québec et à développer un centre d’expertise à Québec. C’est ça qu’on va regarder avec eux dans les prochaines semaines. C’est un premier contact entre nous et eux. Il y a des choses bien intéressan­tes sur lesquelles ils peuvent répondre à des enjeux qui sont les nôtres », a-t-il affirmé.

Bruno Marchand est rentré hier soir au Québec. Il assistera aujourd’hui, à Montréal, aux funéraille­s d’état de l’ex-premier ministre du Canada, Brian Mulroney.

 ?? PHOTO TAÏEB MOALLA ?? Le maire de Québec, Bruno Marchand, était de passage à l’hôtel de ville de Boston hier. Il a notamment eu une rencontre avec des conseiller­s municipaux et il a levé le drapeau de la Francophon­ie.
PHOTO TAÏEB MOALLA Le maire de Québec, Bruno Marchand, était de passage à l’hôtel de ville de Boston hier. Il a notamment eu une rencontre avec des conseiller­s municipaux et il a levé le drapeau de la Francophon­ie.

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