Budget Girard : comment se situe-t-on à Québec ?
Maintenant que la poussière est retombée, plusieurs éléments ressortent du dernier budget provincial pour la Capitale-nationale, qui a besoin de signaux forts au moment où elle vient tout juste de renouer avec une croissance positive.
Évidemment, le déficit de 11 milliards $ a été l’élément sur toutes les lèvres, en raison de son ampleur, des avertissements formulés par les agences de crédit et des impacts potentiels sur les investisseurs.
Ce déficit arrive dans un contexte particulier pour beaucoup d’entreprises de Québec, qui doivent conjuguer ralentissement économique et pénurie de main-d’oeuvre.
Malheureusement, les prévisions du ministère des Finances ne sont pas optimistes pour les prochaines années. Le PIB de la province vivra une faible croissance et les revenus prendront un certain temps à retrouver un rythme soutenu.
Parlant de PIB, comme mentionné, la région de Québec vient tout juste de renouer avec une croissance positive. Dans ces circonstances, il est important d’envoyer des signaux forts pour stimuler notre économie, notamment avec une vision claire pour le développement de la Capitale-nationale et un meilleur soutien pour la main-d’oeuvre.
PROJETS À CLARIFIER
La vision du développement de la région passe en premier lieu par une clarification liée aux projets d’infrastructures. Ces projets ne sont pas réfléchis uniquement pour relancer l’économie, mais peuvent constituer des éléments significatifs pour la stimuler.
Par exemple, si l’on pense au projet de transport structurant, l’institut de développement urbain du Québec considère qu’il pourrait entraîner des investissements privés immobiliers de 1,7 à 1,9 milliard $ pour la construction de 6000 à 7000 logements.
L’imprévisibilité actuelle face aux grands projets de la région ne favorise pas l’investissement.
Cela étant dit, soulignons l’engagement du gouvernement dans la phase 4 de la promenade Samuel-de-champlain, un projet signature important pour la Capitale-nationale et qui permettra de soutenir certains secteurs économiques tel que le tourisme.
Les investissements liés à l’immigration sont certainement bienvenus.
Attirer suffisamment d’immigrants économiques pour pourvoir les postes vacants ne suffit pas ; il faut également favoriser leur intégration, leur francisation, leur déplacement et leur logement. Il en va de notre réussite collective à tous.
À noter qu’actuellement, seulement 63 % des immigrants restent à Québec après cinq ans. Il faut faire mieux.
Par ailleurs, des fonds sont alloués pour améliorer la productivité des entreprises, ce qui est crucial pour la région de Québec.
Cependant, le budget soutient plus spécifiquement l’appui aux zones d’innovation, dans le contexte où le projet de zone d’innovation de la région a été abandonné. De plus, les autres aides prévues sont spécifiques aux secteurs de l’aérospatial et de l’aluminium vert, qui sont peu implantés ici.
Nous suivrons finalement avec attention la révision des programmes et des mesures fiscales pour les entreprises, une démarche légitime, qui ne doit cependant pas résulter dans des pertes d’entreprises dans des secteurs d’expertise que nous avons développées à Québec au cours des dernières décennies.
Soulignons l’engagement du gouvernement dans la phase 4 de la promenade Samuel-de-champlain, un projet signature important pour la Capitale-nationale.