Le Journal de Quebec

Sa mère est morte sur la liste d’attente

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NANCY PICARD ET LOUISETTE GIGNAC 55 ANS ET 78 ANS | SAINTE-CATHERINE-DE-LA-JACQUES-CARTIER √ Sans médecin depuis quatre ans

Nancy Picard ne décolère pas. Sa mère, Louisette Gignac, est morte l’an dernier d’un cancer du sein diagnostiq­ué tardivemen­t. La dame, qui était à l’aube de ses 79 ans, n’avait plus de médecin de famille depuis 2019.

« Ma mère a été complèteme­nt abandonnée, dit la femme de 55 ans, personne ne voulait la prendre. »

En plus du cancer, sa mère avait des problèmes de coeur et souffrait des bronches.

Pour faire renouveler ses médicament­s, Nancy Picard, s’est tournée vers une clinique d’infirmière­s praticienn­es spécialisé­es du quartier Saint-roch à Québec.

Malgré tout, Mme Gignac était autonome et sa fille ne s’inquiétait pas outre mesure. C’est pourquoi elle n’a pas songé à demander à sa mère si elle avait continué à passer ses mammograph­ies pour détecter un éventuel cancer, même si elle n’avait plus de médecin de famille.

Or, tout a basculé quand elle s’est plainte de saignement­s au bout d’un sein.

Nancy Picard a elle-même fait des démarches pour qu’elle soit vue par un médecin.

Rapidement, on lui a retiré un sein pour tenter de circonscri­re la maladie.

TROP TARD

Il était toutefois trop tard. Elle s’est éteinte le 9 février 2023. Sans jamais avoir obtenu un nouveau médecin de famille.

« Avant son cancer, elle avait besoin de soins. Ça lui prenait un médecin », souligne Nancy Picard.

Depuis, elle a pris soin de son beau-père qui a lui aussi plusieurs problèmes de santé qui ont notamment nécessité une hospitalis­ation en psychiatri­e.

Pourtant, lui non plus, n’a pas de médecin de famille à l’âge de 77 ans.

« C’est moi qui dois faire le médecin », confie-t-elle en précisant que sans les suivis qu’elle fait, il serait probableme­nt dans la rue.

Nancy Picard a quant à elle réussi à obtenir un médecin de famille après plusieurs démarches. Elle ne comprend toutefois pas qu’on laisse des gens avec des problèmes de santé aussi aigus que ceux de sa mère et de son beau-père sans aucun suivi médical d’un omnipratic­ien.

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