Des frappes nocturnes massives plongent les Ukrainiens dans le noir et dans le froid
Le réseau énergétique a été lourdement ciblé par quelque 90 missiles et 60 drones explosifs russes
KHARKIV | (AFP) L’ukraine a subi hier des frappes nocturnes massives qui ont fait au moins cinq morts et entraîné des coupures d’électricité d’ampleur, Volodymyr Zelensky dénonçant le manque de « volonté politique » en Occident pour aider Kyïv.
« La terreur russe n’est possible aujourd’hui que parce que nous n’avons pas assez de systèmes de défense aérienne modernes, ou, pour être honnête, pas assez de volonté politique pour les fournir », a lancé le président Zelensky dans son adresse quotidienne, référant à l’aide américaine bloquée depuis des mois à cause de rivalités politiques entre républicains et démocrates au Congrès et celle de l’union européenne a pris un important retard.
Ces attaques ont en particulier visé le réseau énergétique ukrainien, laissant au total 1,5 million de personnes sans électricité, selon L’ONU.
La situation est la plus difficile à Kharkiv, deuxième ville d’ukraine, avec des coupures massives d’électricité et de chauffage à la suite de cette attaque, la « plus puissante » contre cette cité en deux ans d’invasion russe, selon son maire. La nuit tombée, Kharkiv a été plongée dans le noir.
L’éclairage public dans les rues est éteint, aucune lumière n’apparaît aux fenêtres des immeubles, la chaussée est seulement par moment éclairée par les phares des voitures.
Des camions de pompier sillonnent les rues pour annoncer une alerte aérienne en cours, les sirènes habituelles ne pouvant plus fonctionner faute d’électricité.
« Nous n’avons plus rien maintenant. Pas d’eau, pas de chauffage, pas d’électricité. Rien de rien », explique Nastia Volochyna, une étudiante de 19 ans.
L’armée russe a assuré avoir agi en représailles aux récentes opérations militaires de Kyïv contre les régions situées à la frontière avec l’ukraine, qui étaient elles-mêmes des réponses aux bombardements quotidiens des villes ukrainiennes.
MOSCOU EN « ÉTAT DE GUERRE »
À Moscou, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a admis pour la première fois publiquement que la Russie se trouvait « en état de guerre ».
Depuis le début de l’invasion, en février 2022, le Kremlin a réprimé à coups d’amendes et de peines de prison l’utilisation du mot « guerre » pour imposer l’euphémisme d’« opération militaire spéciale ».
Les forces russes ont lancé dans la nuit sur l’ukraine plus de 60 drones explosifs Shahed et presque 90 missiles de différents types, a énuméré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ces frappes de grande ampleur ont entraîné des coupures d’électricité dans au moins sept régions ukrainiennes et endommagé des « dizaines » d’installations, a relevé l’opérateur ukrainien Ukrenergo.
Huit missiles russes ont notamment touché la plus grande centrale hydroélectrique d’ukraine, Dniprohes, provoquant des dégâts « très importants » mais sans risque de rupture du barrage dans l’immédiat, selon le parquet ukrainien.