Le Journal de Quebec

Menotté et frappé, un garçon aurait vécu l’enfer

- PIERRE-PAUL BIRON

Des grands-parents de Lotbinière ont fait vivre l’enfer à leur propre petit-fils, le grand-père ayant présumémen­t été jusqu’à laisser l’enfant en punition à genoux pendant 10 heures, à le menotter à une chaise la nuit et à l’avoir enfermé dehors pendant un orage pour qu’il se nettoie à la pluie après avoir déféqué dans son pantalon.

Les accusés, que l’on ne peut identifier pour protéger l’identité de leur jeune victime, auraient soumis à divers sévices l’enfant qu’ils gardaient souvent pour aider leur fille, la mère du petit.

En raison du « comporteme­nt difficile » de l’enfant, ce dernier se retrouvait souvent en punition. Il arrivait que le garçon de neuf ans se retrouve à genoux, immobile sur le plancher de céramique, « jusqu’à 10 heures de temps », puni par le grand-père a expliqué la femme.

Et la nuit, il devait dormir sur le plancher avec un oreiller et un sac de couchage, devant lui-même se menotter à une chaise puisqu’il « aurait tenté de se sauver les premières fois », a relaté aux enquêteurs la grand-mère de 67 ans.

ENFERMÉ DEHORS

Une voisine, qui avait remarqué que le garçon de neuf ans se faisait souvent garder chez ses grands-parents depuis deux étés, a confié aux policiers avoir été témoin de certains gestes. Le 21 juillet 2022, cette femme a raconté avoir observé que l’enfant était embarré à l’extérieur, sur le balcon de la résidence, sous une forte pluie.

« L’événement a duré entre 20 et 30 minutes et la victime y est demeurée tout ce temps. Le garçon devait se tenir droit, sous les cris de son grand-père », peut-on lire dans le résumé des faits déposé dans le dossier de la grand-mère.

Il importe de préciser que le grand-père, âgé de 59 ans, n’a toujours pas enregistré de plaidoyer dans cette affaire, mais cet événement a été relaté par sa conjointe lors de l’interrogat­oire policier. L’homme fait face à plusieurs accusation­s. Son dossier reviendra devant la cour en mai.

« L’enfant avait une importante diarrhée après avoir pris des [médicament­s contre la constipati­on], il portait une couche, il refusait de se changer, donc il fût envoyé dehors sous la pluie en guise de punition afin qu’il se nettoie. »

Sa grande soeur a aussi raconté avoir été témoin du châtiment, affirmant que son grand-père mettait souvent une couche à son frère de neuf ans.

NOMBREUX SÉVICES

Placé en famille d’accueil chez une amie de sa mère après un signalemen­t, le jeune a écrit sur un papier qu’une lacération de trois centimètre­s qu’il a à la tête pouvait avoir été causée par son grand-père.

« Je pense que c’est quand il m’a frappé la tête avec sa canne », a-t-il confié, verbalisan­t par la suite qu’il ne fallait pas qu’il en parle « parce que c’était pire après ».

Un rapport médical énonce d’ailleurs que les blessures de l’enfant sont compatible­s avec les mauvais traitement­s rapportés.

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