Geneviève Guilbault nie toute ingérence à la CDPQ Infra
La ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, nie toute forme d’ingérence, même si Bernard Drainville a déclaré lundi qu’il était « acquis » que CDPQ Infra proposerait « un projet de nouveau lien interrives ».
Questionnée en chambre par le député solidaire Etienne Grandmont pour savoir si « les dés sont pipés », la vice-première ministre s’est défendue en affirmant : « Je tiens à être très claire : il n’y a absolument aucune ingérence politique de ma part ».
Comme « une foule de parties prenantes, dont les députés de la capitale nationale », ce qui inclut Lévis et les élus de l’opposition, Mme Guilbault a reconnu d’emblée qu’elle avait rencontré les représentants de la filiale Infra inc. de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) au cours des dernières semaines.
Mais en aucun cas elle n’a voulu dicter quelles solutions CDPQ Infra devra retenir pour améliorer la mobilité entre les deux rives dans son rapport attendu en juin.
« J’ai de la misère à comprendre. Est-ce qu’on doit croire, aujourd’hui, la ministre des Transports de Louis-hébert ou le ministre des Transports de Lévis ? » a répliqué le député de Taschereau.
TOUS OPPOSÉS
« Vous êtes tous contre un nouveau projet entre les deux rives depuis le tout début [...], mais ça fait partie du mandat de la Caisse », lui a reproché Mme Guilbault, en visant les trois partis d’opposition, qui ont tous pourfendu le ministre Drainville pour ses propos tenus la veille à propos du troisième lien.
Or, contrairement à ce que répètent les ministres Drainville et Guilbault, « ce qui a été demandé à la Caisse, c’est d’évaluer la possibilité d’améliorer la mobilité entre les deux rives : ce n’est pas exactement la même chose », a résumé en point de presse le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-dubois.
« Ça suffit, le n’importe quoi, ça suffit, les promesses Dollarama, où on fait croire n’importe quoi au monde. Il y a eu neuf... dix versions du troisième lien ! Ça manque de respect pour l’intelligence des gens. Il y en a, des solutions, pour améliorer la mobilité dans la région de Québec, mais une autoroute pharaonique en dessous du fleuve, ce n’est pas une solution », a tranché M. Nadeau-dubois.
« DU GRAND N’IMPORTE QUOI »
En laissant entendre que la CDPQ Infra proposera un nouveau lien interrives, la CAQ laisse croire « qu’on a donné des commandes politiques », déplore M. Nadeau-dubois.
« C’est du grand n’importe quoi », a également réagi le chef du Parti Québécois, Paul St-pierre Plamondon.
Lorsque la CAQ a confié le dossier de la mobilité à Québec à la CDPQ Infra, « je présumais que la Caisse allait répondre librement à la question », s’est étonné le chef péquiste. « Je [ne] comprends pas que la CAQ rajoute des couches de fiasco à ce qui est déjà une dilapidation honteuse des fonds publics, avec des études et des travaux qui ne mènent à rien », a dénoncé M. St-pierre Plamondon.