C’est comment, être un méchant ?
Nicolas Dansereau, connu sous le nom d’evil Uno, carbure à l’énergie négative de la foule
Quand il enfile ce masque qui est devenu sa deuxième peau dans l’arène, Nicolas Dansereau peut tricher, frapper avec des objets. Il a son « fix », comme il dit, une quinzaine de minutes chaque semaine, loin de la vie « totalement normale » qui est la sienne le reste du temps.
Parce que quand Nicolas Dansereau enfile son masque, il devient Evil Uno. Un personnage qui, comme son nom de scène le laisse présager, est un méchant de la lutte.
« Quand toute la foule veut que tu perdes, c’est une énergie que tu ne peux pas retrouver ailleurs », raconte le Québécois membre de la All Elite Wrestling (AEW), la jeune organisation à la croissance fulgurante qui sera de passage au Centre Vidéotron mercredi soir (voir autre texte).
UN BOULOT « TRÈS EXCITANT »
Le Gatinois de 36 ans joue « un vrai méchant », avec une « idéologie de méchante » même si son personnage ne ferait jamais mal à un chaton, nous confiet-il, lui dont le personnage est un membre de The Dark Order dans la AEW.
« C’est complètement fou de penser que c’est mon boulot d’être un méchant, lancet-il. Mais c’est très excitant. »
Pourtant, on croirait difficilement que Nicolas Dansereaut aime jouer les méchants si on le croisait à l’épicerie.
Surtout parce qu’il serait extrêmement dur, voire impossible, de reconnaître son visage, lui qui porte systématiquement son masque lorsqu’il représente son personnage.
CACHER SON VISAGE D’ADO
Une habitude que Dansereau a prise dès ses débuts à la lutte, à 14 ans, dans sa ville natale, question de se donner de la crédibilité devant les lutteurs plus âgés.
« Mais personne ne tombait dans le piège, reconnaît-il. J’avais quand même le corps d’un ado ! »
Et aussi, parce que l’homme derrière le méchant est incroyablement sympathique.
Il est également passionné par son domaine, un intérêt qui lui vient de sa mère et qui l’habite depuis qu’il a trois ans, alors qu’il écoutait la lutte à la télévision. Déjà enfant, le sujet meublait ses conversations avec ses amis.
Aujourd’hui l’un des rares Québécois à pouvoir vivre de la lutte — en plus des événements auxquels il prend part, il a notamment son école à Gatineau —, Nicolas Dansereau est sans doute l’un des meilleurs porte-parole pour son sport.
COSTUMES, MASQUES, EXPLOSIFS
Aux passionnés qui assisteront à leur premier événement de la AEW, ce soir, il souligne qu’ils verront « un show de lutte international, avec tous les styles et les meilleurs lutteurs de l’europe, de l’asie, mais aussi du Québec et du Canada ».
Mais « si vous n’êtes pas un accro de la lutte, c’est une autre forme d’art », affirme-t-il.
« Si vous vous aimez la musique, le théâtre, à un événement de combat, c’est un peu un amalgame de tout ça. C’est vraiment un spectacle hors du commun. Il y a l’action de scène, des costumes, des masques, des explosifs. Il y a vraiment un peu de tout ».