Le rêve éveillé d’un Québécois qui vit de sa passion
L’all Elite Wrestling (AEW) s’arrêtera au Centre Vidéotron ce soir et le Québécois d’origine Matt Menard est fébrile.
« C’est très excitant parce que nous sommes quelques lutteurs du Québec dans L’AEW. Les foules de Montréal et de Québec sont passionnées et bruyantes, et c’est encore plus vrai quand il y a des Québécois dans l’événement. »
« Pour moi, il n’y a pas d’autre endroit où on retrouve un tel niveau de passion. Je ne sais pas comment l’expliquer, il y a un appétit pour ce genre de divertissement. »
Âgé de 40 ans, Menard a grandi à Châteauguay et est désormais établi en Floride.
L’HÉRITAGE DE LA LUTTE QUÉBÉCOISE
Pour Matt Menard, cet attachement vient probablement du riche passé de la lutte au Québec, avec Édouard Carpentier, la famille Rougeau, les frères Vachon et le Géant Ferré.
« Il n’y a pas de doute qu’il y a un héritage profondément ancré de la lutte au Québec, ajoute-t-il. Il n’y a qu’ici que le Géant Ferré porte ce nom. J’entends souvent les gens raconter des histoires du Centre Paul-sauvé. »
Et c’est un peu l’esprit qu’il a retrouvé lors du passage de L’AEW pour deux soirs au Centre Bell au mois de décembre.
UNE ENTREPRISE EN PLEIN ESSOR
L’all Elite Wrestling est en plein essor depuis sa fondation, il y a cinq ans. Tony Khan, l’homme derrière le projet, travaille fort pour développer sa marque.
Menard a choisi de faire la transition vers L’AEW même s’il se trouvait, en compagnie de son équipier Angelo Parker, dans la série NXT, l’antichambre de la WWE.
« Mon père regardait la lutte à la télé et c’était L’AEW. Il regardait [Chris] Jericho et il ne voulait pas me le dire, mais il trouvait que c’était tellement plus cool que ce qu’on faisait », lance-t-il dans un éclat de rire en ajoutant que ses parents sont ses plus grands admirateurs.
FAIRE SON CHEMIN
Il n’est pas évident, quand on pratique la lutte, de faire son chemin pour finalement en vivre. Matt Menard se dit professionnel depuis seulement cinq ans même s’il lutte depuis plus de 20 ans.
Il a auparavant assemblé des électroménagers et fait des petits boulots dans la construction afin de joindre les deux bouts tout en tentant de garder son rêve vivant.
« J’ai commencé à m’entraîner en septembre 2001 avec la NCW et même avant, je faisais aussi de la lutte dans la cour arrière avec mes amis. »
À la même époque, il fait la connaissance de Kevin Owens et Sami Zayn qui sont désormais deux vedettes de la WWE. Il se rappelle qu’à ce moment-là, il fallait prendre des risques pour lutter, notamment quand on voulait se faire connaître aux États-unis.
« Il faut être en mesure de traverser la frontière, et c’est stressant au début parce qu’on ne demande pas nécessairement un permis de travail, alors c’est stressant chaque fois, si tu te fais prendre, c’est peutêtre la fin de ta carrière. »