Le Journal de Quebec

L’engagement de Martin St-louis m’impression­ne au plus haut point

- michel.therrien @tva.ca

Martin St-louis a traversé beaucoup de choses durant les derniers jours et je peux vous dire qu’il a pris une très bonne décision en s’éloignant temporaire­ment de son équipe, car la famille représente une priorité.

Selon moi, il est important de rester près des siens et quand l’entraîneur du Canadien a pris une pause avant le premier match d’un périple de cinq rencontres, tout le monde a compris les raisons de son départ et a respecté le côté privé du sujet. Pourtant, Montréal constitue un marché particulie­r, où l’attention est constammen­t dirigée vers le hockey ; ça m’a impression­né de voir cela.

En revanche, ce qui m’a encore plus épaté, c’est l’engagement de St-louis. En préférant rejoindre sa formation dans l’ouest, au Colorado, en partant de son domicile familial du Connecticu­t, il s’est littéralem­ent sacrifié.

S’il avait choisi de demeurer deux jours supplément­aires, personne n’en aurait fait de cas et il aurait été quand même applaudi à son retour au Centre Bell.

Or, il a voyagé sur une bonne distance pour un match sans enjeu au classement. Il a fait un sacrifice et ses joueurs l’ont reconnu en décrochant une belle victoire de 2 à 1 contre l’avalanche.

D’ailleurs, les épreuves personnell­es sont des événements rassembleu­rs dans le monde du sport et nous en avons eu une bonne illustrati­on mardi. Les hommes de St-louis le lui ont bien rendu et, d’ailleurs, l’instructeu­r-chef est un exemple pour son club. Cela montre toutes ses belles valeurs humaines et tout ce qu’il accomplit, autant pour son équipe que pour sa famille.

PAS LA PREMIÈRE FOIS

Aussi, ce n’est pas la première fois que St-louis se dévoue grandement. En 2014, quand il évoluait pour les Rangers de New York, sa mère est décédée durant les éliminatoi­res et, sachant qu’elle aurait voulu qu’il continue à jouer, il est demeuré avec son équipe et l’a aidée à atteindre la finale de la Coupe Stanley. Son histoire a servi d’inspiratio­n aux Rangers et j’étais aux premières loges pour le constater : après qu’ils eurent vaincu les Penguins de Pittsburgh au deuxième tour, ils ont battu en finale d’associatio­n le Canadien, que je dirigeais à l’époque.

UN ÉLAN POUR LE RESTE DE LA CAMPAGNE

Comme je l’ai souligné, le type d’événement vécu par St-louis (la blessure et l’hospitalis­ation de son plus jeune fils) peut souder toute l’équipe et pas seulement pour 24 heures, mais aussi pour le reste de la saison, même s’il n’y aura pas de séries. Le Canadien peut surfer sur ça afin de connaître une bonne fin de calendrier, d’autant plus que dans le cas de certains joueurs, l’évaluation se poursuit.

Les membres de la formation reconnaiss­ent ainsi l’engagement de St-louis. Je dois rappeler qu’être un entraîneur, ça constitue un véritable mode de vie. Les gens ne le voient pas, mais il y a toutes ces heures travaillée­s ; le hamster n’arrête jamais !

Un coach n’est pas capable de décrocher, surtout pas à Montréal. Une fois rendu à la maison, c’est difficile de se concentrer sur une émission ou une série sur Netflix. Il regarde la télévision et aux nouvelles, c’est inévitable­ment du contenu relié à l’équipe.

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PHOTO AFP Martin St-louis en compagnie de Trevor Letowski derrière le banc du Canadien lors du match contre l’avalanche, mardi, à Denver.
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