La poursuite en sens inverse « était nécessaire »
La décision de poursuivre un homme en crise qui roulait en sens inverse sur l’autoroute avec des dizaines d’autopatrouilles était la bonne, affirme le SPVQ, qui assure avoir considéré les risques pour la population.
« Toute l’intervention, dans la manière qu’elle a été abordée depuis le départ, je la soutiens », lance Alain Bernier, capitaine responsable de la formation et de l’emploi de la force au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).
L’événement a débuté vers 16 h 30, sur l’avenue Saint-samuel à Beauport, lorsqu’un proche de Brien Bérubé, 31 ans, a contacté les autorités pour signaler qu’il avait des propos suicidaires.
Ce dernier tenait un discours décousu quand les premiers policiers ont tenté d’échanger avec lui. Mais tout a dérapé quand une seconde autopatrouille s’est stationnée devant la camionnette dans laquelle M. Bérubé se trouvait.
« Le sujet a décidé de s’en aller. Dans sa manoeuvre, il a littéralement roulé sur le capot de la voiture de police avec son F-250, avant de se diriger vers un policier », explique M. Bernier.
C’est à ce moment que l’agent de la paix, « ayant peur pour sa vie », a tiré en direction du suspect pour tenter, sans succès, de neutraliser le véhicule qui s’est rendu sur l’autoroute de la Capitale.
DES RISQUES CALCULÉS ?
Des patrouilleurs vont d’abord le suivre sur l’a-40, à bonne distance et sans gyrophares, sans alerter le fuyard qui roule alors autour de 100-110 km/h.
Plusieurs kilomètres plus loin, l’homme en crise prendra la décision de retourner sur l’a-40, près du magasin IKEA, mais dans le sens inverse de la circulation.
« Là, notre stratégie de le suivre à distance ne tient plus. À travers ses manoeuvres, il est en train de générer un risque important pour la population. Il faut qu’on neutralise le véhicule le plus tôt possible », rapporte l’expert en poursuite policière.
C’est à ce moment que des dizaines d’autopatrouilles vont se lancer à sa poursuite à tombeau ouvert, dont certaines en sens inverse, tandis que d’autres se chargent de réduire le trafic. Le suspect finit par s’enliser en bordure de route et est arrêté après une fuite à pied.
Selon Alain Bernier, « c’était nécessaire d’agir » de cette façon. Le risque pour la population était moindre que de laisser le conducteur s’enfuir, estime-t-il.
– Avec Jean-françois Racine et Pierre-paul Biron