Une soirée interminable pour une famille
Une soeur en deuil témoigne de la perte de son frère emporté par une avalanche en Haute-gaspésie
La soeur d’un des motoneigistes emportés par une avalanche en Gaspésie a vécu « les pires heures de [sa] vie » mardi soir. Plus les secondes s’écoulaient, moins elle avait espoir de revoir son frère.
« Entre 19 h 30 et 0 h 30, on est restés sans nouvelles, raconte Martine Crête, la soeur de Joël, 35 ans. Les émotions étaient fortes : on savait seulement qu’ils étaient disparus dans une avalanche. Plus le temps passait, plus on s’attendait à cet appel-là… »
Les premières pensées qui ont traversé l’esprit de la femme de Coaticook en apprenant le décès de son frère ont été tournées vers la conjointe de ce dernier, mais surtout vers leurs trois enfants âgés de sept à onze ans.
« C’est pour eux que ça me fait le plus de peine. J’ai au moins eu la chance de côtoyer Joël pendant 35 ans. C’est tellement triste de se dire que ses enfants n’auront pas cette occasion-là », souffle-t-elle avec un trémolo dans la voix. Mme Crête souligne qu’elle était particulièrement proche de son jeune frère, puisque leurs enfants sont presque du même âge. Elle affirme que cette tragédie resserre encore davantage les liens qui unissent sa famille.
« Je veux lui dire que sa famille l’aime profondément. Que les souvenirs qu’on a avec lui nous donnent la force de traverser cette épreuve », poursuit avec émotion celle qui s’est faite porte-parole de la famille Crête.
La soeur endeuillée espère que les gens garderont de Joël Crête l’image d’un homme qui aimait profondément sa famille et ses amis, « toujours prêt à aider tout le monde » et qui mordait dans la vie à pleines dents.
« ILS SAVAIENT CE QU’ILS FAISAIENT »
Ayant participé à l’effort de recherches, le guide de motoneige Jack Verecchia soulignait mercredi que les quatre amis qui ont causé une avalanche près du mont Médaille en Haute-gaspésie ont « fait des erreurs ».
Même s’ils n’avaient pas suivi de cours sur les avalanches, Martine Crête assure toutefois que les trentenaires « savaient ce qu’ils faisaient ».
« Ça fait quatre ans qu’ils vont au même endroit à ce moment-ci de l’année. La première année, ils ont fait leur voyage avec un guide. Ils connaissaient quand même le coin. […] Est-ce qu’ils ont pris un risque ? Peut-être, mais qui n’en prend pas dans la vie ? C’est un bête accident et ça ne sert à rien d’y repenser. »
DE VRAIS MORDUS
La grande soeur de Joël Crête se console toutefois en se disant que son frère et ses amis sont morts en faisant « ce qu’ils aiment le plus au monde ». « C’étaient de vrais mordus. Ils attendaient ce voyage-là chaque année. Au moins, ils sont partis à trois et mon frère ne va pas être tout seul là-haut », soutient-elle.
Selon Mme Crête, Nicolas Vanasse et son frère sont amis depuis l’école secondaire.
Elle décrit l’homme de 30 ans comme une « véritable boule d’énergie qui aimait la vie » avec qui elle a vécu plusieurs bons moments au chalet familial, entre autres.
Pour sa part, Bryan Forgues Morissette s’est attiré, à titre posthume, les sympathies de nombreux proches sur les réseaux sociaux. Ils rendent hommage au sens de l’humour à toute épreuve du père de famille de 33 ans et à sa grande détermination.