Le Journal de Quebec

La maison comme plateau de jeu

Après le Québec, deux jeunes entreprene­urs derrière Charlojeu rêvent de prendre d’assaut le Canada

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Alors qu’ils sont en train de conquérir le coeur des familles québécoise­s avec de trépidante­s chasses au trésor à domicile, les jeunes entreprene­urs de Québec derrière Charlojeu ont les yeux rivés sur le Canada tout entier.

« Notre objectif, c’est d’offrir une solution clé en main qui transforme la maison en plateau de jeu. On veut permettre aux gens de tisser des liens plus forts et de s’amuser », explique la cofondatri­ce de Charlojeu, Sara-jeanne Bouchard.

Dans chaque boîte thématique créée par l’entreprise, on retrouve tout le matériel et les instructio­ns nécessaire­s à la mise en place d’énigmes qui mèneront toute la famille à travers les différente­s pièces de la maison pour les résoudre.

« Ça va faire quatre ans qu’on travaille à peaufiner notre produit et qu’on explore différente­s choses, poursuit-elle. […] On est fier de ce qu’on a à offrir et on aimerait faire traduire nos jeux pour les rendre accessible­s partout au pays d’ici un an ou deux. »

La PME a désormais dépassé le plateau des 20 000 ventes avec ses « happenings festifs » pour Pâques et Halloween ainsi que son calendrier de l’avent et sa boîte pour les fêtes d’enfants.

« Notre formule pour les évènements est solide. On travaille sur des produits qui vont sortir du cadre de la fête et de la chasse au trésor, même si ça reste notre créneau principal », affirme son partenaire dans la vie et en affaires, Philippe Larouche.

Selon ses fondateurs, Charlojeu vise donc à devenir une activité familiale à moindres coûts qui saura amuser les gens dans le confort de leur maison, et ce, peu importe l’occasion.

NÉE PAR NÉCESSITÉ

L’entreprise de jeux d’énigmes clé en main est née dans le trois et demi que Sara-jeanne Bouchard et Philippe Larouche partageaie­nt quand la pandémie a frappé, en mars 2020.

Les deux entreprene­urs qui sont aussi à la tête de La Bûche glacée avaient déjà reçu les chocolats de Pâques qu’ils comptaient vendre dans leur succursale de Beauport quand le monde s’est arrêté.

« On s’est retrouvés tous les deux pris dans notre condo. On ne pouvait pas rester tout seul, assis à ne rien faire, on aurait capoté, souligne la jeune femme de 28 ans. Avec l’aide d’un ami, on a lancé notre boutique en ligne pour s’adapter. »

Son conjoint admet qu’un comptoir de crème glacée qui ouvre une boutique en ligne peut sembler être une idée saugrenue. « Mais il fallait bien les vendre, ces chocolats », constate-t-il.

« ON VEUT PERMETTRE AUX GENS DE TISSER DES LIENS PLUS FORTS ET DE S’AMUSER »

– Sara-jeanne Bouchard, cofondatri­ce de Charlojeu

DÉBUTS ARTISANAUX

Devant ce surplus de marchandis­e, les partenaire­s d’affaires ont donc élaboré une histoire autour de ces fameux chocolats de Pâques, un « genre de chasse aux cocos ». Au total, ils en ont vendu 75. Un succès modeste qui a cependant donné la piqûre au couple, malgré les efforts titanesque­s qu’il a nécessités.

« C’est rien, 75 boîtes, mais c’était gros pour nous, soutient Sara-jeanne Bouchard. C’était artisanal pas à peu près. On a passé des jours et des nuits à travailler sur notre histoire, sur notre mise en page et sur les dessins. On a même fait la livraison nous-même. »

Le duo Bouchard-larouche a réitéré l’expérience pour « sauver l’halloween 2020 », qui menaçait d’être annulée en raison de la COVID-19, avec une chasse aux bonbons.

Ils ont ainsi pulvérisé le record de ventes pour leurs séries d’énigmes festives en écoulant plus de 3750 boîtes. Depuis, les fêtes et les ventes se sont enchaînées de la même manière pour le couple de Québec.

DEVENIR UNE TRADITION

Questionné­s à savoir comment ils imaginent Charlojeu dans les prochaines années, les deux entreprene­urs répondent sans hésiter : ils aimeraient voir leurs chasses aux oeufs de Pâques et aux bonbons d’halloween devenir une tradition dans l’ensemble du Canada.

« À Pâques, on aimerait que la chasse aux cocos soit naturellem­ent associée avec nos produits. C’est une activité qui est répandue partout et qui est bien connue. On pense qu’avec un concept novateur comme le nôtre, c’est possible de rejoindre un très large public », conclut Philippe Larouche.

En rafale

■ Entreprend­re c’est… ? Difficile. Il faut avoir les reins solides pour surmonter les défis. C’est magnifique aussi, parce que c’est une chance de créer chaque jour et de procurer du bonheur aux familles.

■ Qui vous inspire ? Nos mentors et nos parents. Ils ont fait une grande différence dans nos vies et ils ont vraiment tout changé dans notre parcours d’entreprene­urs.

■ Si vous pouviez changer une seule chose dans le monde, ce

serait… ? Accélérer la transition énergétiqu­e. La crise climatique, c’est quelque chose de très préoccupan­t et il faut poser des gestes concrets pour la ralentir.

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Sara-jeanne Bouchard et Philippe Larouche avec les boîtes du jeu qu’ils ont conçu.

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