Le Journal de Quebec

Le hockey au Québec, ça doit se passer en français, that’s it !

- Jean-nicolas.blanchet@quebecorme­dia.com

C’est ridicule qu’une team de Drummondvi­lle écrive « playoffs » sur son hoodie au lieu de « séries ». Qu’elle fasse un post sur les réseaux sociaux en plus, avec une pic dans le locker, c’est encore plus crazy.

Les Voltigeurs auraient dû se garder une petite gêne. Il y a des meilleurs moyens de booster son team spirit qu’un coton ouaté avec des mots en anglais.

Ce n’est pas fort de la part des coachs ,du management et du front office, sérieuseme­nt.

Un bon cri d’équipe comme « All the way, all the way, all the way! », ça fait la job et ça fait un rally

quand le match est plus tough.

Je suis embarrassé pour notre belle ligue de chez nous, la Q.

La ligue allait de mieux en mieux en plus. Après les scandales des dernières années, elle fait meilleure presse ces temps-ci avec la fin des fights.

C’est une ligue qui mise sur les skills, mais ça joue tough quand même. Et il n’y a pas plus de cheap shots. Les gars movent le puck en batinsse.

Ce n’était pas le meilleur call

du directeur des communicat­ions, Raphaël Doucet, quand il a dit que c’est parce que, dans le vestiaire, il y a des joueurs d’un peu partout dans le monde. Come on Raphaël !

C’est dommage, car c’est le début des playoffs dans la Q. Et on devrait plutôt parler du gros hockey qui s’en vient : des one timer, des shots de pro, des prochains first pick de la NHL, des upsets , de qui va choker ,des wildcards ,des goals incroyable­s, des power play solides, des passes sur le tape, etc.

SHINER NOTRE LANGUE

Le hockey au Québec, ça doit se passer en français, that’s it !Un peu de fierté. Represent !

Et surtout si des joueurs d’ailleurs viennent ici. C’est une raison de plus pour faire shiner notre belle langue.

C’est une question de respect pour les fans aussi, la crowd du Québec.

Le chef du Parti Québécois, Paul St-pierre Plamondon, n’est pas un freak. Il ne fait pas ça pour le show. Notre langue, il faut fighter pour la protéger.

Bon, revenons à la réalité. Mon point, c’est que je ne suis aucunement surpris par cette histoire impliquant les Voltigeurs.

Quand j’étais entraîneur au baseball il y a quelques années, je voyais des équipes arborant « Property of (nom de l’équipe) » sur leurs chandails.

Non, je ne trouvais pas ça révoltant. Je trouvais surtout ça imbécile. Surtout quand ça concernait une ville où l’anglais était si peu parlé que la plupart des joueurs ne pouvaient pas enchaîner cinq mots.

L’anglais, c’est ancré dans le vocabulair­e sportif.

Allez voir un match de hockey bantam, les joueurs et les joueuses vont se crier « over »,« flip », « freeze ».

Allez voir un match de football secondaire. La majeure partie du temps, les stratégies ne seront pas francisées.

Et l’anglais dans le sport, surtout pour les jeunes, c’est plus tendance. Pour eux, ça paraît mieux.

Au baseball au Québec, avezvous déjà entendu un arbitre dire « prise une » au lieu de « strike one », « au jeu » au lieu de « playball »?

Moi oui, je m’en souviens. J’étais pee-wee. Tout le monde riait de lui.

ON ÉTAIT BIEN DANS NOTRE COTON OUATÉ

Beaucoup d’équipes au Québec doivent être en train de cacher leur coton ouaté aujourd’hui, car elles ont fait la même chose que les Voltigeurs.

Dans le milieu du hockey, peu de gens appellent la LHJMQ comme ça. On dit la « Q », un diminutif de « Quebec Maritimes junior hockey league ».

Ça démontre qu’on est très loin de penser qu’on brûlera en enfer parce qu’on a imprimé des mots en anglais sur un chandail.

Je ne veux pas minimiser tout ça, mais plutôt mettre en lumière que si on veut s’attaquer à l’anglais dans le sport, on a un énorme chemin à parcourir.

Parce qu’on a perdu le contrôle depuis très longtemps. Le français est à la dérive dans le sport et le navire n’est pas loin d’être introuvabl­e.

Ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas s’y attaquer. Mais ça prendra une énorme conscienti­sation collective qui ne peut pas seulement venir de la politique.

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