Le « ministre du Temps » prend sa retraite
André Viger s’occupe des horloges du parlement depuis 1980
AGENCE QMI | Depuis 43 ans, André Viger veille sur le bon déroulement des activités de l’assemblée nationale en s’assurant que toutes les horloges soient précises à la seconde près, une tâche qu’il cessera en mai pour aller profiter d’une retraite bien méritée à 81 ans.
Chaque mardi, le « ministre du Temps » se rend au Parlement pour entretenir et remonter une trentaine d’horloges.
« J’en ai 23 qui ont plus de 100 ans. J’en ai une dizaine qui sont électriques et électroniques », a énuméré M. Viger en faisant le tour de l’assemblée nationale avec TVA Nouvelles, à quelques semaines de sa retraite.
Entré en poste à peine après un an après le référendum de 1980, André Viger a vu des décennies de politique s’écouler sous ses yeux. « Le temps, à l’assemblée nationale, on le sait, ça marche à la seconde. Ça met de la pression », s’est-il amusé dans les couloirs du Parlement.
Mais avec les années, l’usure du temps rattrape le maître horloger, dont la journée de travail est plus physique qu’il n’y paraît. « Habituellement, je monte à peu près 700 à 800 marches. Ce jour-là, je ne fais pas mon tapis roulant. Mais j’ai toujours été en forme », a rigolé M. Viger.
Dans la tour du Parlement, M. Viger doit remonter l’horloge qui orne la structure, visible par tous ceux qui passent devant l’édifice.
« Les 100 tours de remontoir comme ça, il y a bien des années, je les faisais sans arrêter. Aujourd’hui, j’arrête à tous les 20 ou 25 tours, parce que je ne veux pas être tout essoufflé et abuser de mon âge. »
TROUVER UN SUCCESSEUR
Après des années à vivre sa passion au sein du temple de la démocratie québécoise, M. Viger a décidé de ne pas soumissionner cette année, obligeant l’assemblée nationale à lui trouver un successeur.
Mais pas question pour ce passionné de raccrocher son tournevis et de fermer son atelier.
« J’ai tellement de plaisir, monsieur, il n’y a pas de problème ça. Les montres, c’est ma vie, et j’ai ma famille. Je suis chanceux en plus d’avoir une famille vraiment enviable », a confié M. Viger, qui souhaite « continuer le plus longtemps possible de travailler, parce qui n’a rien qui va me garder en santé comme travailler ».