Difficile de se refaire un nom dans la communauté
Un père de famille qui s’est tourné vers le milieu interlope pour arrondir ses fins de mois dans une période difficile témoigne de la complexité à se trouver un emploi pour une personne judiciarisée.
En 2018, les affaires de M. Mélasco allaient plutôt bien. Il possédait un lave-auto du côté de Sherbrooke. Sa femme et lui s’apprêtaient à déménager et à se procurer un immeuble.
Mais les choses ont pris une mauvaise tournure quand sa fille est née prématurément. Entre l’hôpital et le travail, sans compter l’absence de sa femme qui s’occupait de la paperasse de l’entreprise et des mauvaises décisions, il a été obligé de mettre la clef sous la porte.
« J’étais orgueilleux et je consommais, c’est là qu’on m’a proposé de [vendre de la drogue]. Au début, c’était pour arrondir les fins de mois, puis c’est devenu vraiment lucratif », souligne-t-il.
UN COUP DE PIED NÉCESSAIRE
Il sera arrêté un peu plus d’un an plus tard dans le cadre d’une importante frappe policière dans la région. Il a écopé d’une trentaine de mois de pénitencier, mais il a été envoyé en maison de transition dès janvier 2020.
« Ça m’a donné le coup de pied au cul dont j’avais besoin pour arrêter de consommer et me remettre sur le droit chemin. Je pensais constamment à ma femme et ma fille », explique l’homme aujourd’hui âgé de 46 ans.
« C’est là que j’ai réalisé à quel point je tenais à la liberté », ajoute-t-il.
M. Mélasco a décidé de repartir sur des bases solides dès sa sortie de prison, coupant tout contact avec son entourage qu’il considérait comme malsain.
UN « BON TRAVAILLANT »
Le quadragénaire a toutefois réalisé qu’il était particulièrement difficile de se trouver un emploi de qualité après un séjour en prison, malgré toute la volonté du monde.
« Les gens n’ont pas idée à quel point c’est difficile. Dès qu’il faisait une recherche internet et voyait mon nom, [l’employeur] se braquait et me flushait », explique celui qui s’épanouit désormais comme camionneur pour le Groupe Mario Côté.
« Ce n’est pas parce que j’ai un passé criminel que je ne suis pas un bon travaillant », lance-t-il.
Parallèlement à son emploi, Danny Mélasco rédige actuellement un livre dans lequel il raconte son parcours de vie « pour éviter que d’autres fassent les mêmes erreurs ».