Le Journal de Quebec

Pour un traitement plus accessible

Une mère atteinte du cancer du sein souhaite que plus de femmes profitent des recherches d’une étude clinique

- LAURENT LAVOIE

Une mère de la Rive-sud de Montréal qui s’est jointe à un essai clinique il y a près de deux ans pour affronter un cancer du sein agressif souhaite maintenant que son traitement soit accessible à encore plus de femmes atteintes par la maladie.

« C’est un combat, je suis prête à me battre pour ça, assure Myriam Dubuc, 33 ans. Je peux me voir vieillir. Je suis là pour longtemps. Pour moi, c’est inespéré, vraiment. »

Son monde avait pourtant chaviré, il y a près de deux ans.

En mai 2022, elle avait dû annoncer à ses proches qu’il lui restait un an à vivre, selon les pronostics des médecins. Elle amorçait un combat contre un cancer du sein de type triple négatif de stade 4.

Voulant à tout prix voir son fils Anthony grandir, elle a rejoint une étude clinique qui se déroule à l’internatio­nal, ainsi qu’ici, au Centre universita­ire de santé Mcgill (CUSM). L’établissem­ent de santé soignait jusqu’à tout récemment près d’une dizaine de patientes.

RÉSILIENCE

Pour Myriam Dubuc, c’est pour le moment mission accomplie, après plus d’une centaine de rendez-vous à l’hôpital : elle a vu Anthony souffler ses 14 bougies.

« Ça va bien », dit d’emblée celle qui s’était confiée au Journal au début de sa participat­ion à l’essai clinique.

« J’ai des traitement­s [par intraveine­use] aux trois semaines, donc je suis malade une semaine sur trois », souligne Mme Dubuc.

Quand son état le permet, la résidente de Saint-constant parvient à s’entraîner, à passer du temps avec des amies et à faire du bénévolat à temps partiel.

« [Néanmoins,] j’ai l’impression que la vie continue tout autour de moi, mais je suis sur pause, illustre-t-elle. Physiqueme­nt, c’est difficile, mentalemen­t aussi c’est difficile ».

Myriam Dubuc espère ainsi que l’essai clinique va rapidement progresser pour qu’on puisse déterminer si une rémission est à portée de main.

Or, cela impliquera­it de cesser les cycles des traitement­s et donc de s’écarter du protocole actuel.

« Il faut être très prudent, mentionne l’oncologue et investigat­eur principal de l’essai clinique, le Dr Jamil Asselah. On est très chanceux, parce que d’habitude [en essai clinique], on change de traitement souvent. Là, on est sur le même pendant longtemps. C’est un signe positif. »

On ignore par ailleurs combien de temps il faudra avant que suffisamme­nt de données prouvent l’efficacité du traitement et qu’il soit reconnu par les autorités médicales, dont Santé Canada.

« On est obligé de suivre les règles. C’est trop important au niveau de notre population de ne pas vendre du rêve », fait valoir le Dr Asselah.

L’ATTENTION DES POLITICIEN­S

Dans une récente lettre, Myriam Dubuc a interpellé des élus fédéraux et provinciau­x, dont le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

Elle les encourage à investir dans le traitement, qui représente un « espoir tangible de guérison » pour celles qui « en ont désespérém­ent besoin ».

D’ici là, la jeune maman va continuer d’afficher fièrement son parcours contre la maladie sur les réseaux sociaux.

« J’essaie de partager ma réalité », dit-elle.

 ?? PHOTO FOURNIE PAR MYRIAM DUBUC ?? Myriam Dubuc, qui combat une forme agressive du cancer du sein, veut que son traitement soit accessible à encore plus de femmes atteintes par la maladie. On la voit ici lorsqu’elle a reçu sa 28e dose, début mars
PHOTO FOURNIE PAR MYRIAM DUBUC Myriam Dubuc, qui combat une forme agressive du cancer du sein, veut que son traitement soit accessible à encore plus de femmes atteintes par la maladie. On la voit ici lorsqu’elle a reçu sa 28e dose, début mars

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