Fêter Pâques avec Trump et Poilievre
Ces deux politiciens qu’on compare souvent ont profité de Pâques et de la Semaine sainte pour lancer leur campagne de... prières.
Le candidat à la présidence des États-unis a pris les grands moyens pour faire avancer sa candidature.
Il s’est associé à la Bible, l’éternel best-seller des É-U. À cette occasion, Trump a même modifié son célèbre slogan « Make America Great Again » pour « Make America Pray Again ». Sur son réseau social, Truth, et sur internet, il offre le bargain de la Semaine sainte : une bibl eà59,99$ (US, évidemment).
Cette édition spéciale s’accompagne des paroles du refrain de la chanso ndelee Greenwood, qui ouvre toutes les assemblées électorales de Trump, d’une copie de la Constitution et du serment d’allégeance aux É-U. Est-il besoin d’ajouter que Trump reçoit une commission pour chaque bible vendue ? Un petit apport financier dont il a grand besoin par les temps qui courent.
SAINT PIERRE POILIEVRE
Pierre Poilievre, qui n’est pas encore premier ministre mais seulement chef du Parti conservateur, y va plus modestement et ne demande pas d’argent. Pour l’instant. Mais son message sent aussi le bon Dieu. Dans la vidéo qu’on retrouve sur le site du Parti conservateur, sur X (ex-twitter) et sur Youtube, Poilievre annonce qu’en ce jour de Pâques, le Christ a « payé le prix de nos péchés et qu’il a vaincu le pouvoir de la mort elle-même ».
Puis il ajoute que « même si nous sommes confrontés à des épreuves, nous avons la promesse d’un nouveau départ ». Ne vous trompez pas, il ne fait pas ici allusion à la taxe carbone et à l’éventuelle victoire du Parti conservateur, mais à la promesse du Christ d’une vie éternelle.
Enfin, selon le pieux message de Poilievre, soit que les familles canadiennes assistent à Pâques à des services religieux, soit qu’elles peignent des oeufs (qu’il prononce « euffes » !) Enfin, avant de nous souhaiter « Joyeuses Pâques », il espère que nous serons « restaurés et rafraîchis », qu’il prononce « refraîchis » ! Par sa parole et son message, peut-on supposer.
UNE CÉLÉBRATION LAÏQUE
Avec toutes mes excuses à Pierre Poilievre, ce n’est ni en peignant des oeufs ni en allant à un service religieux que j’ai célébré Pâques mais en assistant, samedi soir, à la Maison symphonique de Montréal, au grand concert du 80e anniversaire du Conservatoire de musique de Montréal. Environ 150 choristes du Conservatoire, des Petits Chanteurs de Laval et de l’ensemble Phoebus accompagnaient les musiciens de l’orchestre symphonique du Conservatoire.
Un anniversaire pour lequel on avait conscrit la désormais soprano internationale Karina Gauvin. Devenue la coqueluche des mélomanes français, la chanteuse montréalaise vient de remporter le titre de soliste de l’année de Radio France. Sans doute parce qu’elle était trop en retrait de l’avant-scène, Mme Gauvin a donné de la Cantate pour une joie, de Pierre Mercure, une interprétation assez discrète, mais elle fut brillante dans le
Stabat Mater signé Francis Poulenc.
Les détours nécessaires, création de la jeune compositrice Florence Tremblay, n’étaient pas tous aussi nécessaires les uns que les autres, mais l’orchestre s’est montré à la hauteur de la pièce, comme il avait brillé dès l’ouverture dans Chant funèbre, d’igor Stravinsky.
Je ne sais pas pour les nombreux amateurs qui ont assisté au concert, mais Maryse et moi sommes sortis de la Maison symphonique plus « restaurés et rafraîchis » qu’en écoutant le message de Poilievre le jour de Pâques au matin.