Le Journal de Quebec

« IL N’Y A RIEN D’IMPOSSIBLE »

Le garde québécois Sidy Sow a vécu une première saison marquante avec la fin de l’ère Belichick

- STÉPHANE CADORETTE

Quand le garde de Bromont Sidy Sow a été sélectionn­é en quatrième ronde du repêchage de la NFL par les Patriots le printemps dernier, il ne s’attendait certaineme­nt pas à se retrouver partant et encore moins à vivre la fin de l’ère Bill Belichick. Pour une première année, c’en fut toute une !

À l’encan annuel il y a près d’un an, la province a vraiment appris à connaître un autre Québécois qui évolue aussi sur la ligne offensive, Matthew Bergeron, choisi par les Falcons au début de la deuxième ronde.

Le lendemain, Sow a été sélectionn­é par les Patriots avec le 117e choix, dans l’ombre de son compatriot­e. Plusieurs demandes d’entrevue ont été faites, en vain, mais le voilà prêt à prendre sa place sous les projecteur­s pour inspirer la jeunesse québécoise qui en sait peu sur lui.

« Toute ma vie, j’ai été quelqu’un de très réservé. J’ai grandi dans une petite ville de la Montérégie. Il n’y a jamais eu beaucoup d’attention sur moi et j’aime garder ma vie privée.

« Je comprends par contre qu’il y a des gens au Québec qui aimeraient connaître mon cheminemen­t et voir ma progressio­n. J’essaie de m’améliorer à ce niveau-là pour parler à plus de monde parce que je veux montrer aux jeunes du Québec qu’il n’y a rien d’impossible », nous a dit Sow lors d’un entretien téléphoniq­ue en direct des quartiers généraux de l’équipe à Foxborough, en Nouvelle-angleterre, où il s’entraîne.

UN RÔLE IMPORTANT

Il est clair que le parcours de Sow a de quoi impression­ner. Des Incroyable­s de l’école J-H Leclerc à Granby, aux Cougars du Cégep Champlain-lennoxvill­e puis jusqu’à l’université Eastern Michigan, il a fait son chemin en faisant peu parler de lui.

Pourtant, il a impression­né dès ses débuts avec les Patriots en se taillant une place comme partant. Mieux encore, il a évolué au poste de garde à droite lors de 15 matchs, dont 13 comme partant. C’est plutôt rare pour un choix de quatrième tour.

« Je suis arrivé et j’ai amorcé le premier match contre les Eagles. C’était déjà étonnant, mais après ça j’ai été partant dans presque tous les autres matchs de la saison et c’était encore plus surprenant parce que je ne m’attendais pas à jouer autant à ma première année. Ç’a été une bonne expérience pour comprendre et m’éduquer sur la différence entre le niveau universita­ire et la NFL », a-t-il confié.

LA FIN D’UNE ÉPOQUE

Sow pourra dire qu’il a été dirigé une saison par le monument qu’est Bill Belichick, gagnant de six Super Bowls comme entraîneur-chef.

Les Patriots n’ont remporté que quatre matchs, signalant la fin d’un long règne de 24 ans pour l’empereur, mais Sow en garde de précieux souvenirs.

« Les premières fois, je trouvais ça intimidant. On parle de l’un des meilleurs coachs de l’histoire de la NFL qui te dirige à tous les jours. Les choses qu’il te dit de travailler, c’est certain que tu les prends plus au sérieux. Tu sais qu’avec son expérience, il ne dit pas ça pour rien », a raconté celui qui se dit excité par le changement de régime.

L’ancien secondeur et dauphin de Belichick, Jerod Mayo, prend les commandes de l’équipe. Le Québécois de 6 pi 5 po et 320 lb souhaite évidemment que le vent tourne.

« C’était ma première saison et c’était la fin d’une grande dynastie avec Bill Belichick. Pour ma deuxième année, c’est un changement complet. Ça fait quelques semaines que je suis ici et je vois un peu chaque jour la transition. Pour l’instant, je suis impression­né. Je vais avoir une meilleure idée à savoir si c’est la continuité ou un changement drastique quand les entraîneme­nts vont commencer », a-t-il signalé.

TOUJOURS PLUS LOIN

Après avoir goûté à la vie comme joueur partant dans la NFL, Sow n’entend pas lâcher la bouchée dans laquelle il a mordu à pleines dents de sitôt.

« On recommence à zéro. J’aurai la chance de laisser une bonne impression aux nouveaux entraîneur­s. C’est excitant de se retrouver avec une carte blanche pour montrer une version de moi améliorée.

« Je suis fier de ce que j’ai fait cette année... un petit peu, a-t-il modestemen­t corrigé. Je comprends que c’est quelque chose de rare, mais pour moi, ce n’est pas assez. Je veux m’établir comme joueur régulier, c’est vraiment ça mon rêve. »

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PHOTO D’ARCHIVES Le Québécois Sidy Sow (#62) a vu de l’action dès le premier match de la saison régulière, face aux Eagles de Philadelph­ie.

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