Pierre Poilievre vivra éternellement
Il me semble que si je dirigeais une formation politique, que j’aspirais à diriger le Canada et que les sondages démontraient que de nombreuses personnes hésitent à voter pour moi, car ils croient je suis un born again Christian qui est contre le mariage gai et l’avortement, je tenterais de dissiper leurs craintes, non ?
Je me tiendrais loin de la religion.
Et j’éviterais de donner des munitions à mes adversaires en prononçant un discours qui semble tout droit sorti d’une encyclique de l’opus Dei.
Eh bien, ce n’est pas ce qu’a fait Pierre Poilievre.
Il a profité des célébrations pascales pour clamer haut et fort sa dévotion à Jésus-christ qui, « par son sacrifice, a payé le prix de nos péchés et a vaincu le pouvoir de la mort ellemême afin que nous puissions nous réjouir de sa promesse de vie éternelle.
« La joie de Pâques unit tous les Canadiens. Elle nous rappelle que même si nous sommes confrontés à des épreuves, nous avons la promesse d’un nouveau départ, d’une rédemption et de l’espoir d’une vie éternelle. »
Euh...
De kessé ?
E.T. TÉLÉPHONE MAISON
Oui, je sais, je vais me mettre à dos tous les croyants qui, du haut de leur bonté et de leur compassion, vont prier pour que je brûle en enfer pour l’éternité.
Mais toutes les études le démontrent : au cours des 20 dernières années, la part de personnes qui se disent non religieuses a plus que doublé au Canada.
Plus du tiers des Canadiens (12,6 millions de personnes) n’ont déclaré aucune appartenance religieuse lors du recensement de 2021.
Serait-ce trop demander à nos leaders de laisser la religion de côté lorsqu’ils prennent la parole publiquement ?
Pierre Poilievre croit que Jésus était le fils de Dieu, qu’il est mort sur la croix pour expier nos péchés et que la vie éternelle existe ? Grand bien lui fasse.
Mais pour un nombre grandissant de Canadiens, ces « croyances » sont des fabulations.
Comme dire que l’homme a été fabriqué en laboratoire par des extra-terrestres, et que ces petits bonshommes verts ont choisi un journaliste automobile pour propager leur message.
PAS UN BUFFET
Comme me disait le militant pour la laïcité Guy Perkins au micro de QUB hier, nous sommes en droit, lorsque des politiciens se lancent dans des prêches comme celui que Pierre Poilievre a prononcé dimanche, de nous demander jusqu’à quel point ces élus laissent leurs convictions religieuses guider leurs décisions et leur action politique.
La parole de Dieu n’est pas un buffet où l’on ne choisit que les passages qui nous arrangent.
C’est un tout, à prendre ou à laisser.
Si Dieu est la Sagesse incarnée, il a raison sur tout.
Or, la Bible est claire :
Dieu condamne l’adultère, la fornication, l’homosexualité et considère que l’âme est présente dans chaque être humain dès la conception.
Pour ne pas dire dès l’érection.
Le futur PM du Canada partage-t-il ces convictions ? La question est légitime. Et s’il ne les partage pas, peut-il nous dire de quel droit il ose remettre en question les convictions de son Dieu, qui a tout créé – y compris Poilievre luimême ?
Les élus peuvent-ils mettre la religion de côté ?