Le Journal de Quebec

Accusé d’agression sexuelle, il veut retirer son plaidoyer de culpabilit­é

- PIERRE-PAUL BIRON

Un chauffeur d’autobus adapté qui avait plaidé coupable l’été dernier à une accusation d’agression sexuelle sur une femme autiste et déficiente intellectu­elle a présenté hier une requête pour retirer son plaidoyer, clamant que la plaignante était consentant­e et en mesure d’acquiescer aux gestes.

Yves Lachance, 65 ans, avait reconnu sa culpabilit­é à l’accusation d’agression sexuelle en juillet 2023, alors qu’il n’était pas représenté par avocat. Me Jean-marc Tremblay, qui défend désormais l’accusé, a présenté hier la requête visant à relever l’homme de son plaidoyer.

L’accusé a lui-même témoigné, disant que pour lui, « il n’y a jamais eu de victime dans cette histoire-là », qui s’étire de janvier 2017 à mai 2019 selon l’acte d’accusation.

Yves Lachance a insisté sur le fait d’avoir demandé la permission à la plaignante lors des huit événements où il admet l’avoir touchée et avoir cessé en raison « d’un manque de réciprocit­é ». Pour lui, les gestes étaient ainsi consentant­s.

« J’ai demandé la permission chaque fois et elle acceptait », a expliqué l’homme, plaidant « avoir toujours maintenu que sa conduite n’était pas criminelle ».

GESTES MIMÉS PAR LA VICTIME

Une rencontre filmée entre la victime présumée et un enquêteur de la Sûreté du Québec a aussi été présentée en salle hier. On y saisit rapidement les capacités cognitives de la femme, âgée de 41 ans au moment de l’entrevue.

La plaignante, que l’on ne peut identifier pour protéger son identité, parle de son quotidien, de son emploi dans une coopérativ­e embauchant des gens vivant avec une déficience. Puis, elle décrit Lachance comme un ami et affirme qu’elle aime aller chez lui jouer de la musique. Mais ses mots, que l’on peut comparer à des mots d’enfants, peinent ensuite à décrire ce que lui a fait subir l’homme.

À quelques occasions, à l’arrière de l’autobus ou alors que la femme était chez lui pour jouer du piano, le sexagénair­e, qui avait gagné la confiance du père de la femme, lui a fait des attoucheme­nts aux seins et aux parties intimes.

Des gestes qu’elle a dû mimer au policier afin de les exprimer. À une occasion, Lachance a reconnu avoir également placé son pénis dans sa main pour qu’elle le masturbe.

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YVES LACHANCE Accusé

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