Le Journal de Quebec

Les contrôleur­s entament les plaidoirie­s finales

- ERIKA AUBIN

Les contrôleur­s routiers entament le sprint final d’un recours devant les tribunaux pour ultimement forcer Québec à les équiper d’une arme de service, comme ils le réclament depuis des années.

« Toutes nos demandes auprès du gouverneme­nt sont restées vaines. C’est le dernier recours qu’on a », affirme Jean-claude Daignault, président de la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec.

Depuis des années, les contrôleur­s routiers réclament une arme de service et d’avoir un plus grand accès au Centre de renseignem­ents policiers du Québec (CRPQ). Ces agents de la paix font environ 100 000 interventi­ons par année sur la route, « qui sont toutes le fruit du hasard ».

Sans le savoir, ils leur arrivent de tomber sur des chauffeurs criminalis­és ou encore des cargaisons d’armes, de voitures volées, de drogue, de cigarettes de contreband­e, énumère M. Daignault.

Mais trois événements où des contrôleur­s ont échappé au pire ont poussé le syndicat à entamer pour la première fois un recours devant le Tribunal administra­tif du travail (TAT). (voir boîte info ci-dessus)

La juge qui entend le dossier doit déterminer si l’employeur a pris les mesures nécessaire­s pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique du travailleu­r et formuler des recommanda­tions si ce n’est pas le cas.

DES ÉVÉNEMENTS RAPPROCHÉS

« On aurait pu en déposer vingt [des dossiers devant le TAT], illustre le président. Surtout que les événements dangereux se rapprochen­t de plus en plus. » Le mois dernier, Le Journal rapportait qu’une contrôleus­e routière a été attaquée et même poussée sur une voie de l’autoroute par le conducteur d’un véhicule commercial, qui avait en sa possession deux couteaux.

Le recours devant le TAT dure depuis des années, mais il arrive dans son dernier bras de fer. Les plaidoirie­s finales doivent débuter aujourd’hui et sont prévues pour trois jours, à Montréal.

Pendant les audiences, le syndicat a fait entendre l’expert Mario Berniqué, capitaine retraité de la Sûreté du Québec, qui a recommandé l’arme de service. Il est aussi en faveur d’un plus grand accès au CRPQ.

DES BOÎTES À SURPRISES

« Les contrôleur­s routiers sont même plus à risque [que les policiers sur la route] à cause de leur pouvoir d’inspecter un véhicule ou d’ouvrir un chargement sans mandat. Ils peuvent tomber sur des boîtes à surprise. Il faut réagir vite. Tu n’as pas le temps de gérer un danger pendant que tu appelles la police en renfort », dit M. Berniqué au Journal.

Mandaté par l’employeur Contrôle routier Québec, le criminolog­ue Rémi Boivin conclut que la demande d’arme supplément­aire est justifiée.

Selon l’expert, une arme à impulsions électrique­s peut être une option intéressan­te.

Depuis 2011, trois provinces canadienne­s ont équipé leurs contrôleur­s routiers d’arme à feu ou ont entamé un processus pour le faire, selon le rapport du criminolog­ue Rémi Boivin. Il s’agit de l’alberta, la Saskatchew­an et le Nouveau-brunswick. De son côté, l’ontario est en réflexion.

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