Le Journal de Quebec

Marchand et la technique de la baleine bleue

- Karine Gagnon Chroniqueu­se politique karine.gagnon@quebecorme­dia.com

En refusant de répondre aux questions sur tous les sujets, avant la séance du conseil municipal, hier, le maire Bruno Marchand adopte la technique de la baleine bleue, rompant avec une tradition et l’un de ses engagement­s centraux, lorsqu’il s’est porté candidat.

Lors de sa première campagne électorale, en 2021, Bruno Marchand s’était présenté en apôtre de la transparen­ce. Il en avait fait un enjeu central.

Or le jour du conseil municipal, c’est l’occasion pour le maire de Québec de répondre aux questions des journalist­es sur tous les sujets et, ce faisant, d’informer les citoyens et de donner l’heure juste.

Qui plus est, le maire voyait les journalist­es en matinée, lors d’une conférence de presse, et ne pouvait donc invoquer des enjeux d’agenda.

PARLER DE TRAMWAY

Le maire a été fortement critiqué hier, le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, l’accusant de se cacher et de manquer de courage.

Les gens de Québec apprécient les élus vocaux qui n’ont pas peur de défendre la ville sur tous les fronts. Entendre le maire affirmer, en entrevue de début d’année, qu’il ne parlerait plus du tramway dans les prochains mois avait de quoi laisser très perplexe.

Comme on pouvait le prévoir, le sujet étant incontourn­able dans le contexte, le maire a dû renoncer à son intention.

M. Marchand a d’ailleurs effectué une interventi­on très pertinente il y a deux semaines, à Boston, lorsqu’il a dénoncé l’ingérence du gouverneme­nt de la CAQ relativeme­nt à l’explosion des coûts et aux délais supplément­aires.

Il abondait dans le même sens que celui des chercheurs de HEC Montréal dans une étude parue récemment.

DANS LES PROFONDEUR­S

Pour en revenir à la technique de la baleine bleue, le maire a trop souvent tendance à se cacher dans les profondeur­s lorsque ça fait son affaire, pour ensuite ressurgir en espérant que les journalist­es auront oublié d’aborder certains sujets.

De la même manière, Bruno Marchand n’accorde pas d’entrevue bilan au début de l’été et avant le temps des Fêtes. Il préfère repartir sur de nouvelles bases à la rentrée et en janvier, ce qui permet de laisser retomber la poussière sur les enjeux.

C’est un choix stratégiqu­e, mais je ne suis pas convaincue que les citoyens qu’il représente en sont gagnants ni qu’ils ont voté pour ça.

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