Trump s’en prend de nouveau à un juge
Le procès du candidat républicain débute le 15 avril
NEW YORK | (AFP) Donald Trump a de nouveau qualifié de « corrompu » hier le juge Juan Merchan, qui présidera son procès pénal à partir du 15 avril à New York, après que le magistrat a étendu les restrictions de parole de l’ancien président des États-unis pour éviter les attaques contre sa propre famille.
« Je viens juste d’apprendre qu’un autre juge new-yorkais corrompu, Juan Merchan, m’a BÂILLONNÉ pour que je ne puisse pas évoquer la corruption et les conflits (d’intérêt) dans la salle d’audience », a écrit sur son réseau Truth Social le candidat des républicains à la présidentielle de 2024.
La veille, le juge a étendu l’interdiction déjà faite à Donald Trump de s’en prendre publiquement aux témoins, aux jurés ou au personnel du tribunal, en précisant que les membres de sa propre famille ou celle du procureur de Manhattan Alvin Bragg devaient aussi être protégés des attaques.
Cette nouvelle restriction faisait suite à des attaques de Donald Trump contre la propre fille du magistrat, une consultante politique qui a travaillé pour des candidats démocrates.
Dans sa décision, le juge a estimé que « le prévenu a le droit, protégé par la Constitution, de s’exprimer librement auprès des électeurs américains et de se défendre publiquement », mais que « le fait d’attaquer les membres de la famille » du personnel judiciaire « assigné à ses affaires ne sert aucun objectif légitime » et fait peser « un risque suffisant sur l’administration de la justice ».
« Cela ne fait qu’inspirer la crainte aux personnes participant à la procédure, et non seulement elles, mais aussi les membres de leur famille exposés aux attaques vitrioliques du prévenu », ajoute Juan Merchan.
PAIEMENTS DISSIMULÉS
Le juge lui-même et le procureur Bragg ne sont pas concernés par les limitations de parole imposées à Donald Trump. Lors du procès, qui commence le 15 avril et va bousculer sa campagne électorale, Donald Trump sera jugé coupable ou non coupable par un jury de citoyens.
L’ancien président des États-unis comparaîtra dans une affaire de paiements dissimulés pour éviter des révélations embarrassantes pendant la présidentielle de 2016, dont 130 000 dollars pour acheter le silence d’une ancienne star du porno sur une relation présumée qu’il réfute.
Donald Trump encourt théoriquement jusqu’à une peine de prison s’il est reconnu coupable, un scénario sans précédent pour un candidat à la présidentielle américaine.