Le Journal de Quebec

Le dilemme d’un remaniemen­t ministérie­l

- Elsie Lefebvre Ex-députée

Les derniers sondages catastroph­es pour la CAQ placent François Legault dans une situation délicate face aux Québécois, mais peut-être encore davantage au sein de son parti. Bien que les 88 députés caquistes doivent leur victoire à leur chef et à sa popularité naguère exceptionn­elle, ils vont rapidement exiger des actions pour tenter de renverser la situation.

Il doit donc rapidement rassurer ses élus sur le fait que ce n’est qu’un difficile moment à passer, et dès lors, plusieurs stratégies s’offrent à lui.

REMANIEMEN­T MINISTÉRIE­L

Le plus marquant serait un remaniemen­t ministérie­l, question de bouger les cartes, de secouer certains ministres, d’en motiver d’autres ; de faire du ménage et de faire monter des recrues. Or, les résultats ne sont pas garantis. Parlez-en à Justin Trudeau, son remaniemen­t n’a eu aucun impact.

L’exercice peut aussi s’avérer périlleux, car il fera nécessaire­ment des malheureux qui pourraient quitter le navire, provoquant, dans le pire des scénarios, une élection partielle. On se rappelle la douche froide reçue par la CAQ dans Jean-talon et l’élan que cela a donné au PQ. Revivre cet épisode une deuxième fois est nécessaire­ment le pire cauchemar du PM.

L’autre scénario à éviter à la suite d’un remaniemen­t serait de provoquer le départ vers un autre parti d’un député caquiste. Éric Caire, boulet pour la CAQ, mais de souche adéquiste, serait un candidat possibleme­nt intéressan­t à recruter pour le Parti conservate­ur du Québec. Un seul député, comme Claire Samson, permettrai­t à Éric Duhaime d’officialis­er son entrée à l’assemblée nationale. Rien pour aider les caquistes dans la région de Québec. Un scénario à éviter et qui assure à Éric Caire de rester au cabinet.

FAIRE LE MÉNAGE DANS LE PERSONNEL

Il reste donc deux actions connues par l’entourage de François Legault, puisqu’elles ont été employées à l’époque par Bernard Landry, alors menacé par les ambitieux François Legault et Pauline Marois : occuper les élus. Chaque élu se voit confier des responsabi­lités, une mission au sein du parti.

On fait aussi un peu de ménage autour du chef, pas le chef de cabinet, qui est une personne de confiance et pilier du chef ; on amène du sang neuf. On expliquera aux élus que les résultats positifs prendront du temps à se concrétise­r, qu’il faut être patient. Le chef est ainsi en selle pour une autre année sans trop de contestati­on.

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