Le Journal de Quebec

Une offre de 500 $ pour cacher une arme

- ERIKA AUBIN

Le travailleu­r de la constructi­on accusé d’avoir tiré et poignardé son ex-partenaire d’affaires pour une histoire de triangle amoureux, à Blainville, aurait demandé après le meurtre à un autre ami de se débarrasse­r d’une arme à feu et d’un véhicule en échange de 500 $.

« Simon [Décarie], c’était comme un frère pour moi, j’étais prêt à tout pour lui », a avoué Kenny-harley Smith-cyr au palais de justice de Saint-jérôme.

Il a témoigné hier au procès devant jury de Simon Décarie. L’homme de 29 ans est accusé de meurtre prémédité pour avoir poignardé et ouvert le feu sur son ami Maxime Villeneuve le 6 octobre 2021, dans son appartemen­t à Blainville.

Cette nuit-là, M. Smith-cyr a reçu des appels de son grand ami et patron dans le domaine de la constructi­on, qui lui aurait notamment lancé : « J’ai fait ce que j’avais à faire. » Par texto, Décarie lui aurait aussi dit : « Si ce n’est pas moi qui l’ai eu, le coup l’a eu. »

Puis, le frère de l’accusé, Brian Décarie, lui aurait ensuite demandé de l’appeler s’il voulait faire de l’argent. On lui offrait 500 $ pour « cacher une arme à feu et le véhicule » de Simon Décarie, une Mazda3 noire.

SON ADN

M. Smith-cyr ne s’en cache pas : à l’époque, il était prêt à faire n’importe quoi pour s’acheter de la drogue. Il s’est donc rendu sur la rue des Pommiers, à Blainville.

On lui aurait aussi demandé de regarder dans la haie de cèdres, pour voir s’il ne trouverait pas autre chose. À cet endroit, les policiers ont retrouvé un couteau.

Kenny-harley Smith-cyr n’a pas eu le temps de procéder. Il se tenait nerveuseme­nt à côté du véhicule lorsqu’il a finalement reçu l’appel d’un enquêteur de la SQ qui lui demandait de venir le rencontrer.

Il avait aussi accepté de rendre ce service à son meilleur ami parce qu’il craignait que son ADN se retrouve sur l’arme, a-t-il admis. Quelques jours avant le meurtre, il était allé dans un bois avec Simon Décarie pour tirer de la carabine sur des cibles.

En janvier dernier, M. Smith-cyr a remis une cartouche aux enquêteurs qu’il avait gardée en souvenir de cette journée.

PEUR DE S’INCRIMINER

Lors d’un premier interrogat­oire avec la SQ, il se souvient d’avoir d’abord « masqué la vérité ». « Ils voulaient m’accuser de complicité après les faits. J’ai eu extrêmemen­t peur de m’incriminer. De retourner en prison », explique-t-il.

Il a finalement décidé d’être « du bon côté de la loi pour une fois » et de tout raconter aux enquêteurs. Les policiers avaient saisi une carabine dans le coffre du véhicule, retrouvé sur la rue des Pommiers.

Dans la soirée avant d’être tué, Maxime Villeneuve avait envoyé un texto à son ami Simon Décarie en lui demandant pardon puisqu’il avait commencé à fréquenter son ex-copine, Maïté Hébert.

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SIMON DÉCARIE Accusé de meurtre

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