Un colloque pour expliquer la laïcité
L’événement se tient à Québec vendredi et samedi
Le Mouvement laïque québécois (MLQ) veut développer une approche pédagogique de la laïcité et y consacre un colloque de deux jours, vendredi et samedi, à Québec.
C’est sur le thème de l’éducation à la laïcité que le MLQ, avec la collaboration de 21 conférenciers, tiendra un colloque les 5 et 6 avril au Palais Montcalm.
« L’objectif est de diffuser la bonne information sur la laïcité auprès du public et des écoles et d’explorer les façons de le faire », avance le président du MLQ, Daniel Baril.
« Nous voulons contrer une certaine désinformation dans les milieux où la laïcité n’a pas bonne presse, poursuit-il. La laïcité n’est pas de partir en guerre contre les religions. C’est d’assurer la liberté de conscience et de religion de tous les citoyens. Pour que ce soit une réalité, il faut que l’état n’en privilégie aucune. » Cette éducation à la laïcité est d’autant plus importante selon M. Baril qu’il estime que le gouvernement n’a pas « fait son travail » sur cet aspect.
« Lorsque la loi a été attaquée devant les tribunaux, le gouvernement s’est limité à défendre la légalité de la loi en misant sur la clause dérogatoire. Il a gagné. Mais il n’a jamais fait valoir la légitimité de la loi [...] Le débat de fond n’a pas été fait devant les tribunaux. Nous pensons que la clause dérogatoire n’est pas nécessaire en raison justement du jugement Saguenay de la Cour suprême », explique-t-il. M. Baril rappelle ici la victoire du MLQ concernant la prière avant les réunions du conseil municipal de Saguenay. « La Cour a établi que la neutralité religieuse de l’état nécessite une neutralité réelle et apparente. La loi 21 reprend ce principe [...] Le problème, c’est que la perception dans la population est que la loi est discriminatoire puisqu’il faut la clause dérogatoire », ajoute M. Baril.
NOMBREUX INVITÉS
La présidence d’honneur de l’événement revient au sociologue Guy Rocher.
Jean-françois Roberge, ministre responsable de la Laïcité, Catherine Kintzler, philosophe spécialiste de la laïcité, l’ex-ministre Rémy Trudel et Djemila Benhabib comptent parmi les conférenciers.