Le Journal de Quebec

Les dirigeants d’innergex continuent d’empocher malgré la chute

- DAVID DESCÔTEAUX

Malgré la chute en Bourse de l’entreprise et l’amputation de son dividende de 50 %, les hauts dirigeants d’innergex voient leur rémunérati­on et leurs bonis augmenter.

Le PDG Michel Letellier a vu sa rémunérati­on totale passer de 2,23 millions $, en 2022, à 2,34 millions $ en 2023, soit une hausse de 5 %. Ses primes de rendement ont totalisé 1,67 million $ en 2023, également en hausse de 5 %.

Selon la circulaire de l’entreprise, le montant des primes versées l’est principale­ment sur le rendement global de la société et en moindre partie sur le rendement individuel.

L’ensemble de la haute direction s’est vu décerner des salaires et des primes de rendement en hausse, dont Jean Trudel, chef de la direction financière, et Pascale Tremblay, « chef » de la direction des actifs, dont les rémunérati­ons totales ont été respective­ment de 1,25 million $ et de 1,03 million $ en 2023.

ANNÉE DIFFICILE

Rappelons qu’innergex a connu une année difficile, le titre perdant 45 % de sa valeur en Bourse au cours de 2023. L’action est passée d’un sommet de 32 $, en janvier 2021, à un peu plus de 8 $ en avril.

L’entreprise a également amputé le dividende versé aux actionnair­es de 50 % en février dernier. Ce montant passera de 18 cents par action à 9 cents chaque trimestre, pour un total de 36 cents par action annuelleme­nt.

En conséquenc­e, le placement de près de 775 millions de dollars effectué depuis 2020 par Hydro-québec – le plus gros actionnair­e – dans Innergex continue de dégringole­r.

La société d’état a d’ailleurs inscrit une perte de 284 millions de dollars dans son dernier rapport annuel pour refléter la nouvelle valeur de ce placement. Hydro-québec avait, jusqu’à récemment, investi dans Innergex à un coût moyen de 19,12 $ par action.

Comme beaucoup d’entreprise­s dans son secteur, la société longueuill­oise, qui détient et exploite des centrales hydroélect­riques, des parcs éoliens, des parcs solaires et des installati­ons de stockage d’énergie, a vu ses coûts de financemen­t bondir à la suite de la forte hausse des taux d’intérêt.

Malgré les demandes du Journal, Hydro-québec a refusé de commenter le dossier.

Newspapers in French

Newspapers from Canada