Le Journal de Quebec

Des élus municipaux écorchés par la CMQ

Des membres du conseil ont menti pendant l’enquête

- JEAN-PHILIPPE GUILBAULT

Dans un deuxième rapport en un peu plus d’un an, la Commission municipale du Québec (CMQ) blâme sévèrement des élus de Saint-antoine-de-tilly, dans Lotbinière, et a même confié le dossier à la Direction des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP).

Dans son rapport déposé mercredi, la CMQ confirme que « des contravent­ions à une loi du Québec », « un manquement grave aux normes d’éthique et de déontologi­e applicable­s aux employés » et « un cas grave de mauvaise gestion » ont été commis dans la municipali­té d’environ 1600 habitants.

C’est dans la foulée d’une plainte pour harcèlemen­t psychologi­que d’un employé envers deux conseiller­s municipaux que la CMQ a ouvert son enquête.

Les deux conseiller­s visés ont par la suite été retirés de comités où ils siégeaient par le maire et les autres conseiller­s municipaux comme mesure temporaire le temps que la lumière soit faite sur les allégation­s.

Or, la CMQ souligne que « le maire et le membre désigné pour traiter la plainte de l’employé n’avaient pas, de leurs aveux même, les connaissan­ces et l’expérience nécessaire­s pour traiter une plainte en harcèlemen­t psychologi­que ».

ENTRAVE AU TRAVAIL

L’enquête de la Commission révèle d’ailleurs que la plainte a été « récupérée » par les élus chargés de la traiter « dans leur propre intérêt afin de faire cesser des comporteme­nts qu’ils jugent difficiles à gérer, et ce, à l’encontre des intérêts de la Municipali­té ».

Pire encore, au moment de mener sa propre enquête, la CMQ a déterminé « que des membres du conseil [municipal] ont instrument­alisé la Commission en lui communiqua­nt des renseignem­ents faux, trompeurs ou non fondés ».

C’est à partir de ces découverte­s que la CMQ a décidé de transmettr­e son rapport et d’autres documents au DPCP.

Au terme de son rapport d’une dizaine de pages, la CMQ recommande notamment que Saint-antoine-de-tilly soit accompagné­e par le ministère des Affaires municipale­s dans la gestion de ses conflits et qu’un « tiers neutre » soit mandaté par la municipali­té pour enquêter sur la recevabili­té des plaintes de harcèlemen­t.

La Commission donne jusqu’au 14 juin à la municipali­té pour mettre en place les différente­s mesures proposées.

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