Le Journal de Quebec

Le RTC « a jeté 400 000 $ de jantes » en 2023

Le syndicat des employés de l’entretien dénonce le gaspillage de pièces qui pourraient être réparées et réutilisée­s

- VINCENT DESBIENS

Le Réseau de transport de la Capitale (RTC) a acheté pour 400 000 $ de roues d’autobus en acier en 2023 pour en remplacer des rouillées, dont certaines pouvaient encore être utilisées après des réparation­s mineures, dénonce le syndicat des employés de l’entretien.

« On se dit soucieux de l’environnem­ent, mais on jette les roues en prétendant que ça coûte moins cher d’en racheter que de les réparer. On parle des deux côtés de la bouche. [...] C’est 400000 $ de rims jetés dans les conteneurs. Ça n’a pas de sens », peste le président du Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC lié à la CSN, Nicolas Louazel.

Ce dernier s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse pour dénoncer l’utilisatio­n accrue de la sous-traitance dans l’entretien des pièces et des véhicules.

Une demande d’accès à l’informatio­n effectuée par le syndicat a permis d’apprendre que la facture totale pour le remplaceme­nt des roues d’acier au RTC en 2023 s’élève à 404 000 $ avant taxes. Il n’est toutefois pas possible de savoir quelle proportion de celles-ci était réparable.

Selon M. Louazel, ses confrères et lui pourraient très bien « faire un petit coup de sablage et de peinture » pour remettre ces jantes en état, « mais on ne les écoute pas ».

« Un travailleu­r qui a fait l’exercice a même reçu une sanction disciplina­ire et les roues remises en état ont été jetées », poursuit la présidente du Conseil central de Québec–chaudière-appalaches – CSN, Barbara Poirier.

CONFUSION

Dans une réponse écrite, le RTC prétend que le montant total pour l’achat de jantes serait plutôt de 239 000 $ pour l’année 2023. Il ne s’explique pas non plus l’écart majeur entre les données avancées par le syndicat et celles dont il dispose.

La société de transport écrit également qu’elle a pris la décision de ne plus recycler les jantes en 2015 à la suite de « constats de sécurité sur des jantes ayant été recyclées ». Elle affirme que le fait de sabler les roues « amincit les parois et augmente les risques de fissures ».

MANQUE DE PLANIFICAT­ION

Le syndicat, dont la convention collective sera échue en septembre 2024, accuse le Réseau de transport de la Capitale de faire preuve d’un manque de planificat­ion dans l’entretien du matériel, ce qui occasionne des « coûts évitables ».

Celui qui représente les 332 travailleu­rs du garage soutient que « régulièrem­ent » des véhicules sont remisés pour une période allant jusqu’à six mois sans rouler en attente de nouvelles pièces.

Les salariés critiquent aussi ouvertemen­t le recours à des sous-traitants auquel s’adonne le RTC pour effectuer des tâches d’entretien sur ses autobus et ses Flexibus.

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PHOTOS VINCENT DESBIENS ET FOURNIE PAR LE SYNDICAT DES SALARIÉS D’ENTRETIEN DU RTC Des roues d’autobus sont jetées, alors que certaines pourraient être réparées, a dénoncé le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC.
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NICOLAS LOUAZEL Président du syndicat

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