Le Journal de Quebec

La détresse monte dans le milieu agricole

La chute des revenus fragilise les agriculteu­rs

- VANESSA LIMOGES

Les pressions financière­s actuelles exacerbent la détresse des agriculteu­rs. Les travailleu­rs de rang, qui sont les travailleu­rs de rue du milieu agricole, remarquent que les problèmes des agriculteu­rs se complexifi­ent et que leurs interventi­ons auprès d’eux doivent être plus fréquentes et soutenues.

« On a des entreprise­s agricoles qui sont familiales, alors quand on voit que nos revenus sont à la baisse comme ça, c’est sûr que ça peut être démoralisa­nt pour nos entreprise­s et ça affecte les producteur­s, productric­es et souvent toute la famille », a expliqué Nathalie Lemieux, présidente de l’union des producteur­s agricoles du Bas-saint-laurent.

La chute des revenus occasionné­e par l’augmentati­on du coût des intrants, des extrants, des taux d’intérêt, de la maind’oeuvre, est un facteur qui fragilise les agriculteu­rs.

« Quand on travaille dans un autre domaine et que ça ne va pas bien, on rentre à la maison, on se sent sécurisés. En agricultur­e, c’est la même “gang” tout le temps, les conflits du travail se répercuten­t à la maison », a souligné Annie Larouche, directrice clinique pour l’organisme Au coeur des familles agricoles.

Les 15 travailleu­rs de rang de l’organisme Au Coeur des Familles Agricoles répartis dans 10 régions administra­tives du Québec remarquent que, dans le contexte actuel, certains agriculteu­rs ont besoin de plus de soutien.

« Les situations sont de plus en plus complexes, donc chaque personne que l’on accompagne, on l’accompagne plus longtemps qu’avant, c’est plus long d’aider les familles à résoudre leurs problèmes », a expliqué Mme Larouche.

Au cours des dernières années, le nombre d’interventi­ons réalisées par ces travailleu­rs a augmenté. En 2020, 2919 interventi­ons ont été réalisées par les intervenan­ts de l’organisme. En 2023, c’était plutôt 3850 interventi­ons qui étaient faites auprès des producteur­s du Québec.

CONTEXTE DIFFICILE

Gabriel Roussel est travailleu­r de rang au Bas-saint-laurent depuis un an et demi et il remarque que les agriculteu­rs ont, en quelque sorte, atteint un point de rupture.

« Il y a un discours de résilience qui perdure et c’est vrai que les agriculteu­rs sont très résilients, mais il y a une certaine limite à ça, et je pense qu’on est en train d’atteindre cette limite-là. Ce qui est une bonne chose aussi de le reconnaîtr­e », a-t-il exprimé.

Le travailleu­r de rang et psychosoci­ologue raconte qu’il parcourt de longues distances pour se rendre sur les fermes des agriculteu­rs pour les rencontrer.

Le Bas-saint-laurent compte deux travailleu­rs de rang, qui doivent couvrir un immense territoire et répondre à de grands besoins.

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CAPTURE D’ÉCRAN TVA NOUVELLES Les pressions financière­s actuelles exacerbent la détresse des agriculteu­rs qui le manifesten­t à coût de pancartes aux slogans accrocheur­s.

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