Justin Trudeau et L’art subtil de s’en foutre
Pour quiconque a lu le best-seller mondial, L’art subtil de s’en foutre se veut une initiation pop-psycho à la très sérieuse philosophie du stoïcisme.
Vous vous demandez de quoi je parle ? Pensez à la prière des AA.
« Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer celles que je peux et la sagesse d’en connaître la différence. »
Essentiellement, il s’agit d’apprendre à concentrer ses énergies sur ce que l’on peut contrôler et surtout apprendre à faire les bons choix.
Plus facile à dire qu’à faire me direz-vous ! Certes.
Pas dans le cas de Justin Trudeau, il a fait les siens. Ce qui compte, c’est espérer garder le pouvoir. Faut croire que celui-ci est aussi grisant que la boisson...
TRISTE VÉRITÉ
Il n’a pas tort quand il rappelle que « les citoyens s’en foutent de quel ordre de gouvernement est responsable de quoi ».
Pour tous ceux qui peinent à trouver un logement adéquat, les querelles de juridiction entre Québec et Ottawa sont assez stériles.
Or, il fait ainsi preuve du simplisme reproché à son rival Pierre Poilievre.
Car quand Ottawa fait cavalier seul, sous prétexte « d’aider le monde », il finit par compliquer davantage une mosaïque de programmes complexes.
C’est comme essayer de mettre un carré dans un cercle.
Mais les slogans sont évocateurs. Les ministres ont appris le refrain : « Il faut assurer une chance équitable pour chaque génération. »
LA CHINE
Qu’est-ce que tout ça a à voir avec la Chine ?
À écouter les témoignages à la Commission sur l’ingérence étrangère, on a l’impression que le gouvernement Trudeau a le même réflexe.
« Dans le fond, les Canadiens s’en foutent de l’ingérence chinoise. »
En effet, c’est loin des priorités des milliers de personnes dans les banques alimentaires ou en attente d’une chirurgie depuis plus d’un an.
Et pourtant, on a appris au cours des derniers jours que l’état savait que la Chine allait essayer d’empêcher les conservateurs de gagner de sept à neuf comtés stratégiques. L’état canadien savait qu’une députée néo-démocrate aussi était ciblée.
Mais jamais tout ce beau monde n’a été alerté.
Bof, sept, neuf, dix sièges, pas assez pour faire basculer l’élection !
Ça en dit long sur le respect de nos dirigeants pour la valeur du vote des électeurs.
Ah, et Justin Trudeau savait que son candidat Han Dong avait fait venir des autobus d’étudiants chinois pour assurer sa mise en candidature.
Bof, tant pis s’ils ne sont pas citoyens, ils vont nous assurer de gagner le comté.
S’ACCROCHER
En 2015, Justin Trudeau avait promis que l’espoir et le travail allaient assurer une meilleure destinée au Canada.
Nul n’oserait remettre en question le fait qu’il y croit toujours.
D’ailleurs, l’auteur de L’art subtil de
s’en foutre veut nous convaincre que « parfois, tout va de travers et nous devons l’accepter ».
Les libéraux n’en sont pas là.
À la lumière de l’effeuillage prébudgétaire et de la complaisance envers l’ingérence étrangère, on se demande s’ils ont confondu le bien commun avec leur sort électoral.