Interdire les bouteilles d’eau Nestlé pour protéger la santé des consommateurs
Paris | (AFP) La tête de liste écologiste aux européennes Marie Toussaint a réclamé hier le retrait des bouteilles d’eau Nestlé après un rapport de l’anses recommandant « une surveillance renforcée » des sites de captage d’eaux du géant suisse de l’agroalimentaire.
« La France est l’un des pays les plus consommateurs d’eau minérale », a rappelé l’eurodéputée lors d’une conférence de presse près du ministère de la Santé, dénonçant « des industriels avares et avides qui n’ont pas fait leur boulot vis-à-vis de la santé des consommateurs ».
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a recommandé « une surveillance renforcée » des sites de captage d’eaux de Nestlé en raison « d’un niveau de confiance insuffisant » pour assurer « la qualité sanitaire » des eaux minérales, dans une note transmise mi-octobre au ministère, révélée jeudi.
« Il faut retirer les bouteilles Nestlé de la vente », a estimé Marie Toussaint, accompagnée par la patronne des écologistes Marine Tondelier, la cheffe des députés Cyrielle Chatelain, et plusieurs colistiers et élus.
SÉCURITAIRE
Nestlé Waters France a assuré à L’AFP que « toutes les eaux minérales naturelles mises sur le marché en France peuvent être consommées en toute sécurité ». « Personne n’est en capacité d’affirmer qu’il y a de l’eau de qualité dans ces bouteilles », a insisté Mme Toussaint.
Elle a aussi annoncé saisir la Commission européenne « parce que le gouvernement doit être tenu responsable des législations européennes qui ont été bafouées ».
Elle a affirmé que « le gouvernement avait sciemment décidé de cacher ce qui était en train de se passer », à la suite d’une rencontre à Bercy avec Nestlé en 2021. Au cours de cette réunion, l’exécutif a décidé de l’ouverture de l’enquête de l’igas « mais aussi de baisser les seuils réglementaires de qualité », a déploré Mme Toussaint, dénonçant « un crime industriel facilité par l’état ».
Elle réclame enfin que les rapports qui ont été remis au gouvernement soient rendus publics.
« On est devant le ministère parce qu’en tant qu’écologistes, on veut que les Français sachent la vérité », a expliqué Marine Tondelier, expliquant venir « d’un territoire où quand on est enceinte, on n’a pas le droit de boire de l’eau du robinet, donc on boit de l’eau en bouteille ».
Le groupe socialiste au Sénat a par ailleurs demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire pour « faire la lumière sur la responsabilité du gouvernement et les défaillances administratives » dans ce dossier, regrettant que l’exécutif ait selon lui « tenu secrètes de graves révélations sur un enjeu majeur de santé publique ».
Une enquête préliminaire pour tromperie a déjà été ouverte par le parquet d’épinal à l’encontre de Nestlé Waters, soupçonné d’avoir eu recours à des traitements illégaux pour purifier ses eaux minérales.